54% des Français font confiance aux journalistes
Une étude menée en avril dernier et portant sur les liens entre presse en ligne et fake news a récemment été menée avec le bureau de communication bw/society, en partenariat avec l’institut de sondage Poll&Roll. « Les Français sont dans leur écrasante majorité conscients que de nombreuses fausses informations circulent en ligne. Aussi, ils applaudissent les services de fact-checking des journalistes et demandent même la création d’une instance indépendante, où des journalistes pourraient y travailler. Pour autant, constat alarmant, ces mêmes français semblent manquer d’éducation aux médias, et ceci particulièrement pour la plus jeune génération, la plus sujette à croire des fausses informations, ne sachant décrypter ou ne veillant pas aux sources. Pour autant, l’écrasante partie d’entre eux serait pour la création d’un cours d’éducation aux médias dans les établissements scolaires », a déclaré Sébastien Rouichi-Gallot, fondateur de bw/society.
Seuls un tiers des personnes interrogées vérifient constamment les sources des articles qu’ils lisent en ligne ou qu’on leur envoie via les applications de messagerie instantanée. Or, ce manque de vigilance peut avoir un indice sur la propension d’un individu à croire aux “intox » : l’étude dresse un constat alarmant, les plus jeunes - ceux qui sont les plus exposés aux réseaux sociaux et à internet - seraient bien plus enclins que leur aînés à croire aux théories du complot : ils sont aussi 2,5 fois plus enclins à croire que les vaccins contre la Covid-19 injectent des puces dans les corps des patients traités : 18% des jeunes croient aux puces contre seulement 7% chez les 50-65 ans.
L’étude montre cependant qu’une très large majorité des français et des françaises seraient en faveur de l’application concrète de mesures afin d’atténuer l’influence des « intox » sur Internet. Ils sont 90% à être favorables à l’instauration d’une formation dans le secondaire sensibilisant les écoliers et étudiants à l’analyse de la fiabilité des articles qu’ils lisent en ligne. Cette écrasante majorité transcende les générations, et illustre un souhait cher à la population de mieux se parer à l’afflux de fake news sur internet. Dans le même temps, les français semblent également partager un souhait commun : ils sont 87% à se dire favorables à la suppression d’articles en ligne au motif qu’ils véhiculent des informations fausses. Ce débat a déjà fait parler de lui en France, où une loi contre la manipulation de l’information a été adoptée en 2018 par le Parlement, et où les réseaux sociaux sont fréquemment sommés de surveiller le contenu des articles publiés sur leurs plateformes.
Décriés avant la pandémie, les journalistes sont désormais mieux préservés de cette méfiance généralisée : 54% de la population française leur fait peu ou prou confiance. Si la confiance est encore perfectible, il montre toutefois qu’il existe une marge importante auprès des journalistes pour éduquer et sensibiliser la population - notamment les plus jeunes - sur les enjeux liés à la fiabilité de l’information. En effet, comme l’indique l’étude, la majorité des français souhaitent que le monde de l’information en ligne soit soumis à un contrôle plus strict et sévère. Si une instance indépendante serait, aux yeux de 83% de la population, un acteur privilégié pour mener à bien ces fonctions, les journalistes pourraient garder leur mot à dire, plus encore s’ils étaient amenés à contribuer au fonctionnement d’un tel organisme : 77% des Français approuvant les services de fact-cheking. Quoi qu’il advienne, les journalistes devraient garder une place centrale dans la sensibilisation des français aux « intox » et dans la lutte contre la propagation d’informations fallacieuses en ligne.
Méthodologie : L’étude est un sondage ayant été mené auprès de 1000 participants sur un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 à 65 ans. L’étude a été faite par l’institut de sondage Poll&Roll du 23 au 27 avril 2021, commandé par le bureau de communication bw/society.