Toujours jeune
L’année dernière, j’avais eu comme idée d’effacer 2020. Puisqu’elle était ratée, il suffisait de dire qu’elle n’avait pas existé et qu’on pouvait recommencer le 1er janvier 2021, que l’on aurait donc appelé 1er janvier 2020. Ça n’aurait gêné personne, à l’exception de quelques astronomes pointilleux, et ça aurait eu plein d’avantages, pensai-je à l’époque, parmi lesquels le fait de rajeunir d’un an. Je trouvais cette idée géniale. En toute simplicité, vous me connaissez. Toutefois, je dois reconnaître qu’à la vue des premiers mois de 2021, je me demande s’il ne faudrait pas aussi effacer l’année qui vient de commencer. Je sais, ça commencerait à faire beaucoup et on risquerait une manif d’astronomes pointilleux. On n'a pas besoin de ça, il y a déjà assez de confusion avec tous les épidémiologues et autres scientifiques spécialistes de la contradiction. Et puis, après tout, même sans ce subterfuge, on rajeunit devant nos écrans. Vous avez remarqué que toute conversation sur Teams, Zoom & co se termine inévitablement par un petit signe de la main, très enfantin. Un petit côté guignol très rafraîchissant auquel tout le monde se plie, même les plus sérieux des CEO (oui, je converse aussi avec des CEO par Teams). Et je ne parle pas de l’interdiction de sortir le soir et des leçons d’hygiène que l’on reçoit en permanence, y compris dans les haut-parleurs des gares et des centres commerciaux déserts. Ce rajeunissement permanent, ça me donnerait presque envie de prendre un coup de vieux.