La tentation du tuto
Vous ne le savez probablement pas, mais je suis l’une des personnes les plus maladroites qui soit. Mes proches savent que je peux casser n’importe quel objet ayant le malheur de passer entre mes mains, bousculer totalement involontairement toute personne – ou chose - se trouvant dans mon aire de mouvement et bien sûr échouer à monter, démonter ou réparer toutes sortes d’objets de quelque nature que ce soit. D’une certaine manière, c’est un don. Cela me permet notamment de renoncer à des tas d’entreprises, d’actions et de projets du quotidien car voués à l’échec et ainsi de justifier une paresse certaine. Bref, pas de quoi être fier, mais c’est comme ça. Et c’est peut-être aussi la raison pour laquelle je suis toujours fasciné par ces démos et autres tutos en time lapse qui peuplent les réseaux sociaux. Il y en a toujours, de ces petites vidéos en accéléré qui montrent des gens ayant soit des idées de génies, du genre comment plier n’importe quel vêtement à l’aide d’un carton habilement découpé (je n’invente pas) au démontage, nettoyage, remontage, d’un moteur de voiture ancienne (surtout les vis et boulons qui donnent l’impression de tourner tout seul, c’est magique) en passant par les chantiers ou les recettes de cuisine. L’extraordinaire de ces films, c’est que l’espace d’un instant, tu peux te croire capable d’en faire autant. Avant de te souvenir que si par extraordinaire tu tentais d’imiter le tuto, ça tournerait au film catastrophe. D’un autre côté, on pourrait s’inspirer de ce type de réalisation pour des tas de faits d’actu qui s’éternisent. La réforme des retraites ou le couronnement de Charles en time lapse. Ça serait plus rigolo. Et puis, va savoir, des fois qu’il y aurait d’autres réformes ou de nouveaux couronnements, ça ferait de bons tutos. Histoire, dans certains cas, de ne pas refaire les mêmes erreurs.