Pas très malin
Assez parlé de moi. Cette semaine, on va parler de vous. Oui de vous ! Enfin, de beaucoup d’entre vous. Mais qu’est-ce qui vous a pris ? Pourquoi des gens aussi sensés que vous l’êtes, pour qui j’ai affection et admiration et parfois même plus, avez-vous recopié aussi servilement un texte totalement inepte à propos d’un supposé changement de règle d’utilisation d’un réseau social ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas compris dès la deuxième ligne que ce texte truffé de bêtises n’avait aucun sens ? Non sérieusement, je suis très inquiet. D’autant que ce message circule depuis le surlendemain de la création de Facebook ou presque. On pourrait en rire, d’ailleurs la plupart de ceux qui se sont fait rabrouer dans les commentaires, s’excusent en disant que « oui mais bon, on ne sait jamais ». Je ne voudrais pas refroidir l’ambiance mais c’est quand même très embêtant ce comportement. Parce que c’est exactement ainsi que se répandent les fake news, les rumeurs et tout ce qui pourrit la vie en société. Laquelle, vous me l’accorderez, n’a pas besoin de ça en ce moment. En voyant tous ces messages identiques publiés par des amis que je sais lucides et intelligents (oui c’est de vous que je parle) j’ai eu l’impression d’être dans une version numérique de l’Invasion des profanateurs de sépultures. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un bouquin adapté quatre fois au cinéma et qui raconte comment des extraterrestres s’emparent pendant la nuit du corps des habitants d’une ville. Un peu façon zombie, mais plus smart. Pendant la guerre froide certains prétendaient qu’il s’agissait d’une métaphore hollywoodienne de la menace communiste. Aujourd’hui, on dirait une métaphore de la diffusion de l’ignorance. Oui, je m’énerve un peu, ça doit être l’électricité dans l’air. Et puis, si vous êtes vraiment inquiets de ce que le méchant Meta va faire de vos données, fermez votre compte. Ça ne sert à rien non plus, mais ça fait peut-être du bien.