L’heure de vérité (ou presque)

Photo édito

L’ère qui est en train de prendre fin avec l’élection de Joe Biden à la Maison Blanche aura été entre autres été marquée par la banalisation du travestissement de la vérité. Jamais, pendant les quatre dernières années, on ne s’était autant servi de l’expression « fake news ». Et il est à craindre que le départ du président sortant ne mette pas fin à cette tendance. En français, on parle de fausse nouvelle. Autrement dit d’un fait qui n’a pas eu lieu en dépit de l’affirmation qui en est faite. Ce qui devait clore le débat. Et pourtant non. Je l’ai expérimenté cette semaine et cela m’a beaucoup troublé. L’une de mes connaissances de réseau social a en effet publié une lettre signée de Sean Connery et adressée à Steve Jobs dans laquelle l’acteur récemment disparu explique vertement au fondateur d’Apple pourquoi il ne fera jamais de pub pour la marque à la pomme. C’est beau, c’est bien enlevé, mais c’est faux. Ni Sean Connery, ni OO7 n’ont jamais écrit ces mots qui sont le fait d’un site parodique. Je le signale à mon amie qui m’en remercie et regrette d’avoir publié ce qu’elle croyait être un véritable message. Point ? Non, car une personne que je ne connais pas commente en expliquant que c'est un faux mais peut être que le contenu de la lettre est vrai avec un autre auteur… Ouh là ! Ça ouvre un abîme de réflexion ça! Bien sûr, que cette lettre à un autre auteur ; celui qui l’a écrit. De la même manière, on peut affirmer que tous les mots qui composent ce texte sont réels et qu'ils composent, ainsi assemblé un ensemble cohérent qui ressemble à une lettre adressée à Steve Jobs. Mais jamais Sean Connery n’a signé ce texte. Ce qui fait de ce document un faux. Mais pas pour tout le monde. Ou pas entièrement. La vérité n’est plus ce qu’elle était. C’est un fait. Enfin je crois. J’ai mal à la tête …

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