Emojis malins
Utile précision avant toute autre considération : je ne suis pas paranoïaque. Pas plus que la moyenne. Pourtant en voyant tous les « like » qui se sont accumulés au-dessous du post dans lequel j’annonçais qu’il n’y aurait pas d’édito dimanche dernier, j’avoue que je me suis un instant posé la question de leur signification. Ma sagesse légendaire m’a fait aussitôt rejeter l’hypothèse qu’une bonne partie d’entre vous était ravie à l’idée de passer enfin un dimanche matin sans être affligé par mes élucubrations. De toute façon, ce n’était qu’une pause, rassurez-vous, me voilà donc de retour dans vos boîtes mail. Et je me rassure aussi en me disant que cette réaction à mon post montre simplement, et une fois de plus, les limites de la communication sur les réseaux sociaux. J’aime, j’aime pas, oui, non, beau, moche… Et c’est certainement la raison pour laquelle le médecin chef des Etats-Unis (Quel titre ! Ça claque, non ?) a alerté son pays sur le fait que les réseaux sociaux peuvent avoir des "effets extrêmement nocifs" sur la santé mentale des enfants et des adolescents. Je prendrais bien un rendez-vous sur Doctolib avec le Dr Vivek Murthy (on ne rit pas, c’est le nom du médecin chef) pour lui dire qu’il était temps de s’en apercevoir, non ? Parce qu’il n’y a pas besoin d’avoir fait de longues études pour savoir qu’il existe toute une gamme de nuances que tous les émojis du monde ne peuvent pas traduire. Je sais, ce n’est pas une question d’études. Juste de flemme. Tiens, je viens de recevoir un communiqué sur une « opération digitale maléfique » lancée par les organisateurs de Hellfest. Au moins, ils ne cachent pas leur jeu. Ça a l’air marrant, mais comme je ne sais pas si je like ou pas, je vais mettre un émoji diablotin. C’est malin.