Dîner mondain
Il y a quelques jours, j’étais invité à dîner (eh oui, ça arrive) et je me suis trouvé en face d’une jeune femme qui a passé une bonne partie de la soirée à m’expliquer qu’elle n’aimait pas la publicité. Elle la trouvait envahissante, indigeste, déplacée, inutile, éventuellement vulgaire et j’en passe. Devant une telle indignation, j’aurais pu me contenter de sourire en essayant de changer de conversation, mais – est-ce parce que le blanc était délicieux ?- j’ai essayé d’argumenter. En avançant que c’était une industrie qui faisait travailler des centaines de milliers de gens, qu’elle contribuait à développer l’économie, qu’il lui arrivait d’être drôle et brillante. Aucun succès. Ce n’est que lorsque j’ai parlé des causes, grandes et utiles, que j’ai enfin eu un vague écho d’assentiment. Et puis j’ai changé de sujet. J’ai repensé à cet épisode avant-hier en lisant la lettre de Guillaume Pannaud à Laurent Habib. Pour ceux qui n'ont pas suivi, le président du groupe TBWA en France a annoncé à celui de l’Association des agences conseil en publicité qu’il partait. Pour nombre de raisons, parmi lesquelles le fait que la profession se taisait sur sa mauvaise situation économique. Il faut reconnaître à Guillaume Pannaud une franchise et une liberté de ton peu commune. Dit plus vertement, il envoie du lourd. Il a ses raisons. L’AACC va faire valoir son point de vue et il sera forcément différent. Quant à Publicis et Havas mis en cause par Pannaud, ils répliqueront aussi. Ça occupera nos pages et nos discussions. Mais j’ai comme un doute sur le fait que cela contribue à améliorer l’image de la pub.