La bulle et les balles
Je dois dire que je ne m’y attendais pas. Ce n’est pas faute d’avoir réfléchi et écrit (dans cet ordre-là, autant que possible) sur le monde d’après. Mais voilà, on ne peut pas tout prévoir, surtout quand il s’agit du pire. Un article du Parisien cette semaine m’apprend ainsi que l’âge d’or des start-up est terminé. Fini les goûters, le baby-foot et les parties de ping-pong. Les happiness officers dépriment et les accélérateurs débrayent. Dans ce papier, une vétérante de 26 ans, soit à peu près l’âge de Yahoo — mais si Yahoo, vous vous souvenez ?- n’hésite pas à parler de "paradis perdu à jamais". Ça fait froid dans le dos. Quand on pense à ces millions d’euros levés comme du bon pain, à ces perspectives radieuses fondées sur des algorithmes magiques, à ces rounds enchaînés comme des matches toujours gagnants, il y a de quoi s’affliger. La bulle aurait éclaté ? Un petit virus, même pas informatique, aurait vaincu la start-up nation ? Impossible ! Il en faudra plus pour décourager les anges du business de financer des rêves de retour sur investissements pharaoniques, que dis-je, amazoniques. Par contre, il est possible que les tables de ping-pong se multiplient sur Leboncoin.