Bons offices
Puisqu’on a beaucoup parlé de mort cette semaine, je voulais vous faire part d’une découverte. Celle des charitables de Béthune. C’est une confrérie qui s’est donné pour mission d’enterrer tous ceux qui pour quelque raison que ce soit n’ont pas les moyens de le faire. Elle a été créée en 1188, ce qui ne date pas d’hier (non, je n’y étais pas), pendant une épidémie de peste noire et n’a cessé depuis d’œuvrer, avec un regain en 2020, retrouvant ainsi sa vocation d’origine. C’est le journal Le Monde qui en faisait la relation et si cet article a retenu mon attention, c’est non seulement parce que je trouve ces gens admirables, mais surtout parce qu’il détonnait dans une cascade d’infos non seulement déprimantes, mais surtout très violentes, y compris dans la forme. Avez-vous remarqué l’explosion – je ne devrais pas, je sais — de l’utilisation du mot « bombe » ? Il y en a partout. Nous ainsi avons subi cette semaine les effets d’une bombe météorologique qui a balayé arbres et toitures. D’ailleurs, le climat est menacé par des bombes carbone que sont des industries particulièrement polluantes, ce qui peut aller jusqu’à créer des bombes cycloniques comme l’hiver dernier aux Etats-Unis. Et je n’oublie pas celles qui tombent sur Gaza, sur l’Ukraine, ni celle, atomique, que l’homme à la tête de bombe de Moscou envisage sérieusement de nous envoyer sur la tronche. Je vous l’accorde, tout ceci n’est pas très gai, mais allez, on ne va pas s’enterrer quand même. Cette semaine, le Garçon et le Héron, le dessin animé de l’immense Miyazaki (que je n’ai pas encore vu à l’heure où ces lignes sont écrites), a réalisé un démarrage record en salle à Paris, devançant Barbie. Et Oppenheimer.