Les bons maux
Je ne voudrais surtout pas passer pour un type prétentieux, mais j’y suis. Je devrais dire : j'en suis. Un membre de Clubhouse bien sûr, pas vous ? Bon, ça doit faire deux heures que j’ai été invité à le rejoindre, mais quelle émotion! Quelle joie intérieure de faire partie de l’avant-garde. Ça me ramène aux folles années de Facebook quand on s’envoyait des pokes sans trop savoir pourquoi. Ne me dites pas que vous ne connaissez pas Clubhouse. Tout le monde en parle depuis au moins dix jours. C’est frais, nouveau, plein de promesses d’un monde meilleur, compatible avec les gestes barrière. Ce que c’est ? Heu, et bien, voilà... Un réseau social sur lequel on se parle (oui oui, avec sa propre voix) en se regroupant dans des pièces. Des rooms, en français. D’accord, je n’ai pas tout compris mais je dois reconnaître qu’il présente l’avantage de pouvoir échanger directement sans l’écriture prédictive qui prédit tout sauf ce que vous voulez écrire. Là, pas de problème, vous parlez, on vous écoute - ou pas — et si vous dites des bêtises, vous pouvez corriger. Ou les assumer. Un peu comme au téléphone, mais avec plein de gens. L’autre avantage, c’est qu’il est peut-être plus difficile de déverser sa haine sans le filtre de l’écrit. On verra quel usage nous en ferons et ne comptez pas sur moi pour prédire le succès de cette nouveauté. D’ailleurs quand tout le monde y sera, je le quitterai. Et je l’annoncerai sur Clubhouse.