Et après ?
Mais qu’est-ce qu’ils ont tous ? Martin, Vincent et les autres ? À peine les bourgeons éclosent, les trains s’arrêtent et les facs s’occupent que les grands patrons s’en vont. Aucun rapport ? Peut-être, mais il faut reconnaître que le changement est dans l'air en ce printemps. Samedi soir dernier, c’est Martin Sorrell qui s’exfiltre de l’empire qu’il a si fièrement bâti. Jeudi, c’est Vincent Bolloré qui transmet à son fiston les clés de la maison. Comme toujours dans ce genre de situations, une fois qu’on a fait l’éloge du sortant, la seule question qui nous intéresse, c’est : "Et après ?" Apparemment Sir Martin n’avait pas vraiment anticipé la réponse. Mais il n’avait sans doute pas non plus prévu de partir si vite. Pour Bolloré, c’est différent : Yannick remplace Vincent et voilà. Sauf que non, ce n’est pas si simple. On en connaît d’autres qui ont perdu le cap en prenant la barre. Comme on le sait depuis Rome, les empires les plus grands sont les plus fragiles. En cet âge où les révolutions technologiques peuvent renvoyer au musée les marques les plus puissantes, gouverner un groupe mondial est un boulot d’une immense exigence. Sinon, on se retrouve à vendre les bijoux de famille, à dilapider l’héritage pour sauver des meubles ou réparer des erreurs. Et à ne plus être que l’ombre de ses aînés. C'est arrivé aussi cette semaine.