Les smartphones de demain seront indiens ou chinois

Fondées en Chine ou en Inde, les sociétés Xiaomi, Gionee, Micromax, Coolpad, Karbonn restent inconnues en Occident mais sont sur le point de s'imposer dans les pays émergents d'Asie et d'Afrique.

Sur le deuxième trimestre de l’année en cours, les vendeurs chinois et indiens ont, pour la première fois, contrôlé la majorité des ventes mondiales de smartphones avec une part de 51%.

En Inde, Micromax s'est imposé sur le marché indien comme le plus gros vendeur de téléphones portables, avec une part de marché 16,6 %, devant le leader mondial Samsung et ses 14,4 % 1.

Le chinois Xiaomi a écoulé, sur la même période, 15 millions d'unités et affiche une part de marché de 14 %, contre 5 % un an plus tôt. Et il est déjà le cinquième producteur mondial de téléphones2.

Ecoulés sur Internet via des « ventes flash », les portables s'arrachent en quelques minutes. Bien que de deux à trois fois moins chers que les téléphones des marques stars, ces nouveaux acteurs répliquent le marketing de l’exclusivité et de la rareté chers à Apple et Samsung. 

Après avoir bousculé les podiums en Asie du Sud-Est et au Moyen-Orient, ils s’invitent désormais au niveau mondial. Les mois qui viennent nous diront si cette stratégie éprouvée dans les marchés émergents est susceptible d’être répliquée dans les pays développés, où le leadership est moins affaire d’imitation que d’innovation. En définitive, une entreprise mondiale, avec des produits de qualité mais sans marque est-elle capable de percer sur nos marchés européens ? La réponse est très incertaine à court terme mais l’analyse de leurs stratégies de conquête sera riche d’enseignements pour préparer nos entreprises et nos marques à affronter localement la concurrence asiatique.

Benjamin Grange,  directeur délégué, en charge du développement stratégique de Dentsu Aegis

1 2014 ABI Research Study

2 Counterpoint Technology Survey