Panne informatique mondiale : de la pagaille à la sortie de crise

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Vendredi, une panne informatique géantei a semé la pagaille dans les transports, les médias, sur les marchés financiers et mis des travailleurs du monde entier au chômage technique.

Alors que les JO Paris 2024 sont en approche, les aéroports de Roissy et Orly, les deux principaux points d'entrée pour les délégations étrangères  ont été plus particulièrement scrutés. "La situation est revenue à la normale dans tous les aéroports de France", a posté le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete sur les réseaux sociaux. Plus globalement, la situation mondiale s'est éclaircie. En cause : une mise à jour défectueuse, sur les systèmes d'exploitation Windows de Microsoft, d'une solution informatique du groupe américain de cybersécurité CrowdStrike, qui écarte une cyberattaque ou un problème de sécurité informatique. "L'ampleur de cette panne est sans précédent et entrera sans aucun doute dans l'Histoire", a souligné Junade Ali, expert en cybersécurité contacté par l'AFP. "Je tiens à m'excuser personnellement auprès de toutes les organisations, de tous les groupes et de toutes les personnes qui ont été touchés", a déclaré George Kurtz, le PDG de CrowdStrike, sur la chaîne américaine CNBC vendredi. Dans un billet de blog samedi, CrowdStrike explique avoir publié dans la nuit de jeudi à vendredi une mise à jour pour Windows qui a entrainé "un crash du système et un écran bleu". Cette mise à jour a été corrigée après 78 minutes, indique l'entreprise, qui publie des conseils de remédiation sur son blog, que Microsoft recommande à ses clients de "suivre". "Nous comprenons comment ce problème s'est produit et nous effectuons une analyse approfondie des causes", écrit aussi CrowdStrike. "Nous mettrons à jour nos conclusions (...) au fur et à mesure que l'enquête progresse". Quelque "8,5 millions d'ordinateurs, soit moins d'1% de toutes les machines Windows" ont été touchés, a indiqué Microsoft samedi. Le géant informatique précise avoir déployé "des centaines d'ingénieurs et d'experts" pour aider les organisations affectées.

L’opportunisme des hackers

Autre conséquence de cette panne, des hackers tentent de profiter du chaos en envoyant des messages frauduleux pour s'accaparer de données personnelles, selon les services allemands, britanniques ou australiens chargés de la sécurité électronique. "C'est une des rares fois où on trouve un logiciel de sécurité à l'origine d'une panne aussi énorme", a commenté Kayssar Daher, autre expert en cybersécurité interrogé par l'AFP. L'ampleur du phénomène s'explique, selon lui, par le fait que "Windows est extrêmement répandu, et CrowdStrike aussi". Selon le patron de Tesla, Elon Musk, la panne a "provoqué un arrêt cardiaque dans la chaîne d'approvisionnement de l'industrie automobile". Des chaînes de télévision en France (TF1, Canal+…) ou en Australie et plusieurs hôpitaux aux Pays-Bas ont également été touchés, entraînant la fermeture d'un service d'urgences et le report d'opérations. Les Bourses mondiales ont reculé vendredi, inquiètes de cette panne qui a empêché les indices de Londres et Milan d'afficher leur taux de variation pendant une bonne partie de la journée. A New York, CrowdStrike a terminé en baisse de 11,10% et Microsoft de 0,74%. CrowdStrike s'appuie beaucoup sur l'intelligence artificielle (IA) et l'apprentissage automatique (machine learning) et propose notamment une plateforme de protection numérique nommée Falcon.

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