Bénéfices en hausse pour Tencent, porté par l'IA

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Porté par une accélération dans l'intelligence artificielle, le géant technologique chinois Tencent, spécialiste des réseaux sociaux et des jeux vidéos, a annoncé mercredi une forte hausse de son bénéfice au quatrième trimestre 2024.

La publication de ces résultats intervient sur fond de confiance grandissante des investisseurs dans le secteur de la technologie chinoise, et plus particulièrement dans l'Intelligence Artificielle (IA). Basé dans la métropole de Shenzhen (sud), le groupe Tencent est notamment propriétaire de l'application WeChat (messagerie, paiement en ligne, réseau social), présente sur la quasi-totalité des smartphones dans le pays. 

Le bénéfice net de Tencent sur les trois derniers mois de 2024 a atteint 51,3 milliards de yuans (6,5 milliards d'euros), en hausse de 90% sur un an, selon un communiqué publié sur le site de la Bourse de Hong Kong. Son chiffre d'affaires s'est élevé à 172,4 milliards de yuans (21,85 milliards d'euros) sur cette même période, indique le communiqué, soit une progression de 11% sur un an dépassant les prévisions de Bloomberg. "Grâce aux améliorations basées sur l'IA de notre plateforme publicitaire, à l'augmentation de l'engagement sur les comptes vidéo et à la croissance de nos jeux vidéos phares, nous avons enregistré une croissance à deux chiffres de notre chiffre d'affaires", a déclaré le PDG de Tencent, Pony Ma, dans le communiqué.

Sur l'ensemble de l'année, la firme a généré 660,3 milliards de yuans (83,7 milliards d'euros) de chiffre d'affaires, selon la même source, soit une augmentation de 8% par rapport à 2023. Sur la même période, elle a enregistré un bénéfice net de 194,1 milliards de yuans (24,6 milliards d'euros), soit un bond de 68 % par rapport à l'année précédente. 

Confiance dans l'IA

Ces résultats robustes sont publiés au moment où l'action de Tencent atteint son plus haut niveau en presque quatre ans, portée par la confiance des investisseurs dans le secteur technologique chinois. Tencent et ses concurrents ont intensifié ces derniers mois leurs investissements dans l'IA, notamment après le lancement triomphal de l'assistant conversationnel AI DeepSeek en janvier. "Nous avons réorganisé nos équipes d'IA pour renforcer à la fois l'innovation rapide des produits et la recherche approfondie sur les modèles", a indiqué Pony Ma. M. Ma a ajouté que Tencent avait "augmenté ses dépenses d'investissement liées à l'IA, ainsi que ses efforts en R&D et en marketing pour ses produits natifs en intelligence artificielle". 

Le succès du chinois DeepSeek, qui est parvenu à développer un agent conversationnel de pointe à un coût inférieur à celui de ses concurrents étrangers, a interrogé sur l'efficacité des sanctions imposées par Washington aux entreprises chinoises dans l'accès aux technologies nécessaires à l'IA. En février, Tencent a commencé à tester son propre modèle d'IA, "Hunyuan Thinker", conçu pour offrir des réponses plus "professionnelles" avec un style rédactionnel plus "humain". Le mastodonte du e-commerce et de l'internet Alibaba, basé à Hangzhou, a également annoncé le mois dernier un investissement de plus de 50 milliards de dollars sur trois ans dans l'IA et le cloud. 

Défis à l'international 

La confiance des investisseurs a également été renforcée par une rare réunion en février entre le président chinois Xi Jinping et des entrepreneurs influents, dont Pony Ma. Jack Ma, cofondateur d'Alibaba, était alors présent à cette rencontre, soit une première depuis la mise en échec de l'introduction en bourse d'une filiale d'Alibaba, Ant Group, en 2020. Sa venue a été perçue comme un possible signe de réhabilitation publique et d'attitude plus conciliante de l'Etat-parti chinois envers le secteur privé. Malgré ces résultats prometteurs, Tencent, comme les autres géants chinois de la tech, reste confronté à plusieurs défis, notamment une consommation intérieure atone et des tensions géopolitiques croissantes. 

En janvier, les autorités américaines ont ajouté Tencent et le géant chinois des batteries CATL à une liste d'entreprises considérées comme étant affiliées à l'armée chinoise. Le ministère chinois des Affaires étrangères avait alors fustigé une "répression" de Washington, Tencent dénonçant de son côté une "erreur".

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