Antoine Saglier (ZBO Media) : Les reports concernent surtout les annonceurs qui ne peuvent pas traiter les leads
Deuxième semaine de confinement… CB News poursuit sa série d’interviews de professionnels de la filière communication, initiée mardi 17 mars dernier. Antoine Saglier, directeur général de ZBO Media, plateforme de marketing programmatique, répond à nos questions.
1) Comment réagissez-vous face à cette crise sanitaire ? Pour vos salariés ? Vos partenaires ? Les freelances ?
Notre priorité fut nos collaborateurs. Le télétravail leur avait été proposé avant le confinement. Il a été ensuite bien sûr imposé à tous. La période des grèves de Décembre nous avait déjà habitués à travailler dans ce mode, certes loin d’être idéal mais si, bien organisé, n’est pas du tout bloquant dans nos métiers. Nos managers s’activent à maintenir une communication régulière avec leur équipe. Nous maintenons nos workshops internes avec des intervenants extérieurs, nos formations et nos réunions habituelles. Il faut, bien au contraire, ne pas diminuer le nombre de réunions dans ce mode de fonctionnement pour garder la motivation de chacun et rester proches sans les aspects conviviaux de la vie de bureau.
2) Commencez-vous à mesurer l’impact financier ?
L’impact financier existe bien mais reste compliqué à évaluer car nous avançons malheureusement dans l’inconnue. Même si la durée du confinement se précise, nos partenaires annonceurs avancent dans cette même inconnue avec l’incertitude chaque jour d’engager ou non leurs campagnes media. Les process internes de validation de budget se sont rallongés pour beaucoup d’entre eux avec souvent des délais indéterminés nous obligeant à naviguer à vue. À travers notre filiale italienne fortement impactée quelques semaines avec la France, nous avions déjà une idée de ce à quoi nous attendre et avons orienté notre action immédiatement vers la sauvegarde de l’emploi à travers la mise en place du chômage partiel pour une partie des équipes.
3) Comment réagissent vos clients ? Reports de campagnes, changement de stratégies de communication ? Etc.
Nos clients ont été, de la même manière que nous, obligés de se réorganiser en urgence. Dans la panique, certains ont coupé leurs campagnes mais les ont réactivées quelques jours après. Il n’y a pas eu vraiment de règles appliquées majoritairement la première semaine. Aujourd’hui, les reports concernent surtout des annonceurs qui ne sont pas en mesure de traiter par exemple les leads qu’ils reçoivent ou simplement car leurs magasins physiques sont fermés. Les campagnes orientées image de marque se maintiennent pour l’instant dans l’ensemble ainsi que celles des retailers en mesure de livrer leurs commandes mais cette tendance reste incertaine sur le long terme.
4) Selon vous, comment pouvez-vous être utile — votre agence et votre secteur — à la société en ce moment ?
L’opportunisme pourrait être tentant dans cette période mais il doit absolument être évité et c’est heureusement ce que j’observe dans notre milieu. L’heure est pour nous avant tout, d’être à l’écoute de nos clients afin de comprendre leurs problématiques liés à cette crise et, in fine, préparer ensemble la sortie de celle-ci. C’est à ce moment précis que notre secteur sera très utile au redémarrage de notre économie.