25 multinationales pour un « Forum des données et technologies »
Un groupe de 25 multinationales de divers pays et secteurs d'activités, dont Mastercard, IBM, Engie, Toyota et Softbank, ont appelé lundi le G7 à créer une nouvelle entité destinée à coordonner leur approche concernant les nouvelles technologies, de la cybersécurité à la circulation des données. Elle pourrait s'inspirer du Conseil de stabilité financière (CSF) créé par le G7 après la crise financière de 2007-2009 pour aider à identifier les vulnérabilités du système financier mondial et promouvoir une approche commune, suggèrent ces entreprises dans une lettre commune transmise par Mastercard à l'AFP. Les véhicules autonomes, l'intelligence artificielle, la 5G ou la robotique peuvent doper la croissance et la qualité de vie mais donnent aussi naissance à de nombreux risques comme le piratage de données, et soulèvent des questions sur le respect de la vie privée ou les biais des algorithmes, justifient-elles. "En réponse à ces préoccupations, certains gouvernements se pressent d'émettre de nouveaux règlements, souvent sans expertise suffisante, contribution de la société civile ou coordination avec les autres gouvernements", déplorent-elles en craignant une "réglementation fragmentée". La justice européenne a par exemple invalidé en juillet dernier un mécanisme crucial de transfert des données personnelles de l'UE vers les Etats-Unis, le "Privacy Shield" ("bouclier de protection"), en raison de craintes sur les programmes de surveillance américains. Dans ce contexte, les 25 multinationales signataires de la lettre appellent le groupe des pays industrialisés comprenant actuellement le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Canada, les Etats-Unis et le Japon à prendre les devants et à engager, lors du prochain sommet du G7, la création d'un "Forum des données et technologies" pour tenter d'harmoniser leurs politiques. "L'un des objectifs de ce forum serait d'éviter la balkanisation d'internet, qui peut être source de conflit entre pays", a commenté Michael Froman, responsable chez Mastercard, dans un message transmis à l'AFP. "On peut trouver des moyens de régler les inquiétudes légitimes des gouvernements sur, par exemple, la protection des données privées sans sacrifier les bénéfices d'une économie numérique ouverte", a-t-il ajouté.