Prospectus publicitaire : Milee placée en redressement judiciaire
Le distributeur de publicités Milee (ex-Adrexo), qui emploie environ 9.000 personnes à temps plein ou partiel en France, a obtenu jeudi son placement en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Marseille.
Les "magistrats ont accordé l'ouverture d'un redressement judiciaire avec une période d'observation de six mois. Le tribunal a nommé deux administrateurs judiciaires et deux mandataires judiciaires qui accompagneront la direction dans l'élaboration de solutions pérennes pour l'avenir de Milee", a indiqué la direction de la société dans une déclaration écrite. Lors de sa demande de placement en redressement judiciaire mi-mai, Milee expliquait que le secteur de la distribution d'imprimés publicitaires, dont elle est un des leaders, est "un domaine en grande souffrance" avec des "éléments extérieurs imprévisibles" (Covid, inflation...) et "dont l'accumulation n'est plus supportable en matière de trésorerie". La direction de Milee (filiale du groupe Hopps), dont le siège est à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), précisait alors vouloir "un plan de redressement" et non pas de cession pour continuer l'activité et "préserver l'avenir de ses collaborateurs". "Pour nous ce n'est pas une surprise, c'est une étape technique. L'inquiétude maintenant, c'est le plan de sauvegarde de l'emploi qui va être mis en place par les mandataires", a réagi Philippe Viroulet, un des élus de la Confédération autonome du travail (CAT), syndicat majoritaire au sein de l'entreprise, interrogé par l'AFP.
En mars, déjà en difficulté, Milee avait annoncé un plan de restructuration prévoyant la suppression de 3.500 postes. Ce plan est désormais caduc et le syndicaliste craint que le nouveau concerne plutôt 5.000 personnes. En avril, c'est La Poste qui avait annoncé le reclassement au sein du groupe des salariés de sa filiale de prospectus publicitaires Mediaposte, pénalisée par un marché en baisse. En France, ce marché a presque fondu de moitié en quatre ans, passant de 10,4 milliards d'imprimés publicitaires en 2019 à 5,7 milliards en 2023, avait alors précisé le responsable de la Poste à l'AFP, une baisse également évoquée par Milee.