Maurice Lévy emballe les actionnaires de Publicis
Le patron de Publicis a défendu son bilan devant les actionnaires qui trouvent sa rémunération justifiée. Le patron de Publicis Maurice Lévy présentait hier lors de l’assemblée annuelle son bilan aux actionnaires, et s’expliquait devant eux, pour la première fois, sur sa rémunération différée, au centre d’une polémique depuis plusieurs semaines.
Les petits porteurs n'ont exprimé aucune réserve sur les 16 millions d'euros qu'il vient de percevoir. "La rémunération différée conditionnée à une obligation de résultats est un bon procédé qui finira par s'imposer partout, pour éviter que certains partent avec des gros bonus en laissant les sociétés en difficultés", a déclaré à l'AFP l'un d'entre eux, André Casals. Le président du directoire a rappelé avoir pris en 1996 les commandes d'une "entreprise française à rayonnement européen, devenue aujourd'hui mondiale", avec un revenu multiplié "par 10", une marge opérationnelle "par 13", un résultat net "par 26", et des effectifs "par 9" (5 000 salariés). "Tous les actionnaires ont considéré que c'était amplement mérité", a commenté M. Lévy. Mme Badinter qui préside le conseil de surveillance, a soutenu sans réserve sa gestion, se disant "particulièrement heureuse" qu'il ait accepté à sa "demande expresse et souvent réitérée" de poursuivre sa mission à la tête du groupe. "Aucune entreprise n'a jamais vu de meilleur capitaine, et c'est avec la certitude qu'il saura nous mener à bon port que le conseil de surveillance lui a renouvelé toute sa confiance", a conclu la fille du fondateur de Publicis Marcel Bleustein-Blanchet. D'ailleurs, Maurice Lévy précisait que "selon Bloomberg, un investisseur qui aurait au 1er février 1996 investi 100 euros, aurait eu au 31 décembre 2011 une perte de 12 euros si son placement avait été fait chez Interpublic, un gain de 117 euros chez Havas, un gain de 167 euros si son placement avait été fait dans l’indice CAC40, un gain de 390 euros si le placement avait été fait chez WPP, 461 chez Omnicom et 837 euros chez Publicis. Il s'agit, maintenant de poursuivre cette belle aventure en investissant sur les deux piliers du développement du Groupe : le numérique et les marchés à forte croissance et en sachant garder intactes les valeurs qui font de Publicis, une entreprise si particulière. » Commentant l'année 2012, il a ajouté « Cette année connaît à nouveau les soubresauts de la crise des dettes souveraines avec son cortège d'incertitudes. Dans ce climat les annonceurs sont prudents comme l'atteste le ralentissement constaté de la croissance au deuxième trimestre. De son côté, Publicis Groupe devrait réaliser une croissance supérieure à la moyenne du marché pour l'ensemble de l'année, même si le deuxième trimestre montrera, comme cela avait déjà été annoncé, un tassement de sa croissance. »