TBWA\Groupe quitte l’AACC
Dans un courrier envoyé hier à Laurent Habib, président de l’AACC, Guillaume Pannaud, président de TBWA\France annonce sa décision de quitter l’Association des agences conseil en communication. TBWA Groupe et ses filiales mettent ainsi fin à l’intégralité de ses adhésions, indique Guillaume Pannaud. "Nous partons pour aligner nos actes et nos paroles. Nous partons pour, je l’espère, provoquer une réaction de l’AACC en la faisant évoluer vers des prises de positions plus claires, plus lisibles, plus assumées. Et pourquoi ne pas le dire, plus radicales", écrit le président de la filiale française de TBWA. Premier motif avancé, l’absence d’informations suffisantes sur les chiffres du marché des agences qui, selon Guillaume Pannaud, entretien "un silence qui nous paraît de plus en plus coupable" sur la situation économique du secteur. Or, selon cette lettre, "4 holdings sur 6 indiquent des pertes, la valeur créée par les indépendants paraît en dessous des ratios du marché (et ne compensent donc pas les pertes des holdings) et la somme des résultats nets des holdings diminue de près de 50 % en 5 ans. Une situation confirmée par "la baisse des cotisations à périmètre constant des membres de l’AACC qui indique une érosion de nos revenus. Je sais que les groupes Publicis et Havas ne souhaitent pas que l’AACC prenne la parole sur ces sujets-là. Probablement pour ne pas alarmer les marchés", écrit Guillaume Pannaud qui estime qu’il s’agit là d’une "erreur" et qu’il convient au contraire de "tirer le signal d’alarme".
Autre grief avancé par le président de TBWA\France, "l’adhésion à l’AACC n’impose plus suffisamment de devoirs à ses membres", estime-t-il, ajoutant qu’il "n’accepte plus de siéger aux côtés d’un leader, Publicis pour le nommer qui, dans le discours, semble partager le diagnostic général de destruction de valeur et dans le comportement pratique un dumping (mois offerts, semestres offerts) que je ne peux que condamner". Pour Guillaume Pannaud, "l’AACC est responsable quand, face à une nouvelle donne, elle ne change pas suffisamment sa politique et ses actions". Refusant les "consensus « moyennisants », tièdes qui entretiennent une forme de statu quo", le patron de TBWA\France réclame que l’association emprunte "une voie peut-être plus risquée, mais plus lisible et en tout cas plus sincère".