Camille Olivier et Thomas Silve (CTZAR) : "On observe un vrai élan de générosité de nos clients"

 Camille Olivier et Thomas Silve

CB News poursuit ses interviews des responsables du monde de la communication et des médias pour savoir comment ils vivent cette crise et comment ils anticipent sa sortie. Les réponses de Camille Olivier et Thomas Silve, co fondateurs  de l'agence créative en stratégies social media et influence, CTZAR 

1) Comment réagissez-vous face à cette crise sanitaire ?

Dès la 1ère prise de parole du Président de la République nous avons décidé de mettre toute l’agence en télétravail. Anticipant un confinement strict à venir, nous voulions laisser le temps à tous nos salariés de pouvoir s’organiser le mieux possible pour affronter cette période de crise. Beaucoup sont jeunes, vivant seuls dans peu d’espace, cela leur a permis de partir retrouver leurs familles en province.

Nous avions déjà tous les outils en place pour permettre un télétravail fluide. 

- nous pouvons collaborer à plusieurs sur le même document grâce à Google doc.

- nous avons beaucoup d’échanges via tous les outils de messagerie, hangout, zoom ou slack.

L’enjeu pour nous dans cette période est de maintenir le lien entre les salariés et de favoriser des moments d’équipe comme nous en avons en temps normal. Nous savons que cela contribue beaucoup à la cohésion mais aussi à la motivation et donc au final à la qualité du travail accompli. Nous avons donc instauré des stand-up meetings virtuels tous les matins. 10 min pour passer en revue l’actualité de chacun et prioriser ses sujets.

Nous avons aussi augmenté la fréquence de nos "réveilles" = des petits déjeuners de veille habituellement mensuels. L’idée est de profiter de cette période un peu plus calme d’un point de vue business pour contribuer à développer la culture digitale de tous nos collaborateurs. Si l’activité projet est ralentie, beaucoup de marques ayant souhaité décaler leurs prises de parole, il y a cependant beaucoup à faire pour d’une part adapter leur communication face à la crise et d’autre part anticiper la reprise. Nous profitons de cette période pour avancer sur la vision stratégique de nos clients. Par ailleurs nous organisons pour eux plusieurs formations à distance sur l’advocacy afin de leur permettre d’envisager l’influence de façon plus globale. Bref, nous travaillons main dans la main avec les marques pour être prêts à appuyer sur le bouton dès la sortie de crise et rattraper le temps perdu.

2) Quels sont les conseils que vous donnez à vos clients ?

Pour le moment il est préférable pour les marques de mettre en standby leurs prises de parole « produits ». Il n’est pas souhaitable de communiquer alors que la plupart des points de vente sont fermés et il semblerait presque futile dans ce contexte de crise sanitaire majeure de communiquer sur des sujets qui ne répondent pas à des besoins fondamentaux.

Les marques ont donc totalement revu leur calendrier de prise de parole : nous les conseillons et nous les aidons à s’investir et à participer avec sincérité à la lutte collective contre le virus. On observe un vrai élan de générosité, notamment de la part de nos clients cosmétiques qui offrent des produits au personnel médical (pour leur permettre de prendre soin de leurs mains, qui souffrent des lavages répétés ou de la peau de leur visage, agressée par le port du masque). Avec d’autres nous créons de nouvelles formes de divertissement et de lien social sur les réseaux sociaux : des prétextes pour permettre à leur communauté d’échanger et de se rencontrer (au moins virtuellement). Beaucoup ont mandaté des talents pour animer leurs réseaux sociaux et créer des ateliers virtuels interactifs. Le marketing d’influence perdure, il prend donc simplement une nouvelle forme pour s’adapter au contexte.

On voit bien que les marques ont compris qu’en cette période très incertaine, elles devaient mettre un maximum de générosité dans la relation qu’elles entretiennent avec leurs communautés. C’est tout le sens de la « social advocacy » que nous prônons depuis toujours chez CTZAR. Donner pour recevoir pour construire une relation durable avec ses publics et encourager les conversations positives sur sa marque.

On peut parier que ces initiatives perdurent au-delà de cette crise ce qui est une bonne nouvelle au sein de cette période douloureuse.

 

3) Quelles sont les actions que vous avez mises en place et dont vous êtes à l’initiative?

Dès le début de la crise, les influenceurs ont tout de suite réagi de manière non seulement très responsable mais aussi très créative. Ils se sont naturellement fait les porte-parole des bonnes pratiques à adopter pour lutter contre la maladie et ont sensibilisé à l’importance de respecter les règles gouvernementales, aussi contraignantes soient-elles. Cela a contribué à faire passer ces messages auprès d’une large communauté mais aussi auprès d’un public plus jeune. Ils ont su faire passer ces messages de manière originale. On a pu assister à un foisonnement d’initiatives très créatives. CTZAR les met en avant quotidiennement dans ses stories. CTZAR collabore avec un très grand nombre de talents d’univers très variés que nous avons sollicité pour égayer le quotidien de notre audience en participant au mouvement #pimpyourquarantine. Un rendez-vous quotidien pour découvrir des artistes talentueux mais aussi d’échanger avec eux ou de bénéficier de leur expertise.

4) Selon vous, comment pouvez-vous être utile à la société en ce moment ?

Notre 1ère responsabilité se joue vis à vis de nos salariés en pilotant l’agence de manière confiante mais prudente pour qu’aucun emploi ne souffre de cette crise. Et nous sommes bien sûr responsables vis-à-vis de nos clients en leur apportant le conseil le plus juste possible face à cette situation inédite et des influenceurs en les aidant à s’adapter à ce contexte.



 

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