Les seniors, des salariés en or !

Il y a un an a été promulguée la dernière réforme des retraites, consistant à reculer progressivement l’âge d’ouverture des droits de 62 à 64 ans et à allonger la durée minimale des carrières longues. En prenant en compte cette réforme, l’Insee a réévalué ses prévisions : la part des actifs parmi les 60-64 ans serait de 61,2% en 2030 (au lieu de 47,4% dans sa prévision précédente) et grimperait jusqu’à 71% en 2060 (au lieu de 60%).

Encore faut-il que les employeurs recrutent ou maintiennent dans leur emploi les quinquas et les sexas. Ou que France Travail les reconnaisse comme chômeurs, c’est-à-dire comme des personnes « prêtes et cherchant activement à travailler » car, rappelons-le, les chômeurs font partie des actifs. Même s’ils sont (et seront) de moins en moins nombreux à être indemnisés.

Mais les seniors sont-ils bien perçus au travail ?

Eh bien oui, une étude réalisée il y a deux semaines par Odoxa auprès d’un échantillon représentatif de l’ensemble des Français tranche la question. Les seniors sont vus comme des salariés précieux pour les entreprises : 92% des sondés jugent qu’ils sont une garantie d’expérience et 88% que les recruter est une bonne chose. Ils sont perçus comme expérimentés (93%), compétents (91%), utiles (90%) et autonomes (89%). Rien que ça ! Mais aussi, la majorité des répondants les trouvent dynamiques (69%) et innovants (56%). Ont-ils des défauts ? Une minorité pointe leur coût (41%) et leur fragilité (37%).

Pourtant, un quart des répondants âgés de plus de 50 ans et un tiers des 60 ans et plus déclarent avoir déjà rencontré des difficultés pour être recrutés par une entreprise en raison de leur âge.

Des mesures très attendues

Après l’assurance-chômage, le gouvernement planche actuellement sur les parcours professionnels et l’emploi des seniors. Un projet de loi est attendu cet automne, intégrant au moins deux thèmes : le compte épargne temps universel et les reconversions universelles. D’autres mesures sont envisageables, auxquelles adhèrent une très grande majorité des Français interrogés par Odoxa :

• 88% sont favorables à renforcer le droit à la retraite progressive, donnant la possibilité aux salariés de travailler à temps partiel en fin de carrière,
• 83% soutiennent le principe d’un « CDI senior » qui prévoirait une réduction des charges des employeurs pour les recrutements de salariés de plus de 55 ans,
• 81% sont pour la mise en place d’un index senior, mesurant l’implication des grandes entreprises pour la formation, le maintien et le recrutement des salariés seniors,
• et 74% adhèrent à la prise de sanctions financières à l’encontre des entreprises ne mettant pas en place de plan pour l’emploi des seniors.

Méthodologie de l’étude Odoxa : enquête en ligne menée les 10 et 11 avril 2024, auprès d’un échantillon de 1005 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. L’étude Odoxa, réalisée pour plateforme RH  Deel, est consultable ici. Les prévisions de l’Insee, elles, se trouvent ici.