Sciences et Tech : vers une réduction du gap entre femmes et hommes ?
Nous voulons que nos filles et petites-filles vivent dans un monde où l’accès au savoir, à l’innovation et aux opportunités business repose sur l’intérêt et les compétences, et non sur le sexe. (…/…) Dans ce monde en évolution rapide, la science, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques ont déjà eu un impact profond sur notre vie quotidienne. Nous pensons que les filles et les femmes ont beaucoup à apporter dans ces domaines. » Telle est la démarche du collectif Women in Tech, présent au salon VivaTech dans l’espace « Impact Bridge ».
En France, quel est le décalage entre les femmes et les hommes quant à l’intérêt pour les sciences et les nouvelles technologiques ? Viavoice vient de publier une étude qui se penche sur cette question, intitulée « Le gender gap dans les métiers d’avenir ».
Des préférences scolaires genrées
Réalisée pour Generali et l’Université Paris-Dauphine, l’étude révèle qu’un tiers des hommes actifs (33%) déclarent qu’ils préféraient déjà les disciplines scientifiques lorsqu’ils étaient à l’école contre 20% des femmes, dont l’intérêt penchait davantage en faveur des matières littéraires (37%). C’est en poursuivant leur scolarité que les profils se spécialisent davantage et que les dynamiques s’intensifient : au lycée, alors que l’intérêt des hommes s’accentue uniquement pour les matières scientifiques, celui des femmes s’accroit pour les matières littéraires (43%) mais aussi envers les sciences pour une partie d’entre elles (30%). Les hommes déclarent avoir été davantage influencés dans leur choix d’orientation par des membres de leur entourage proche (parents et camarades) tandis que les femmes sont plus nombreuses à écouter leurs professeurs.
Le gap reste marqué dans la vie active
Aujourd’hui, 69% des hommes actifs sur 10 se disent bien informés vis-à-vis de l’innovation et des nouvelles technologies (dont 13% sont très bien informés), contre 53% des femmes actives (dont seulement 4% sont très bien informées). En particulier, les femmes se sentent nettement moins informées que les hommes dans deux domaines : la domotique et l’IA. Un domaine fait exception : les réseaux sociaux, que les femmes actives maitrisent un peu plus que les hommes actifs. Quant à l’intérêt pour des formations dans les nouvelles technologies, l’écart se limite à 7 points (55% des femmes intéressées contre 62% des hommes). Un écart se concentrant sur les « très intéressées » (13% vs 20%). Mais les hommes sont encore beaucoup plus nombreux (49%) que les femmes (30%) à se projeter pour travailler dans un secteur d’avenir lié aux nouvelles technologies (numérique, IA…).
L’étude se termine sur une note optimiste : pour 7 actifs sondés sur 10, l’avènement de l’intelligence artificielle et des nouvelles technologies n'est pas considéré comme une menace aujourd’hui dans l’exercice de leur métier actuel. Et ce taux est le même chez les hommes (70%) et les femmes (71%).
Méthodologie : enquête menée en ligne, du 26 janvier au 1er février 2024, auprès de 500 personnes représentatives de la population active des hommes et 500 personnes représentatives de la population active des femmes. Méthode des quotas appliquée aux critères : âge, profession, région et catégorie d’agglomération, secteur et taille de l’entreprise/organisme. L’étude est consultable ici.