Rencontre avec Julie Brun, DGA de Sweet Punk
« L’IA devrait permettre, je l’espère, plus d’excellence créative. »
L’interview singulière by Shortlist vise à mieux connaître les dirigeants des sociétés qui ont choisi d’exprimer leur créativité et d’affirmer leur singularité dans l’Album by Shortlist de CB News. Nous les soumettons à une douzaine de questions mais avec des réponses toujours « short ».
Voici Julie Brun, directrice générale adjointe de Sweet Punk, en charge du New Business et de la Stratégie, depuis avril 2024. Une agence qu'elle a rejoint en 2019 au poste de directrice conseil.
CB News : En quelques mots, que fait Sweet Punk pour les marques ?
Julie Brun : Sweet Punk veut rendre les marques plus excitantes, plus singulières, plus désirables. Que cela soit en branding, en publicité, en digital ou en social media, nous recherchons à donner aux marques le supplément d’âme qui marque les esprits.
CB News : D’où vient le nom de l’agence « Sweet Punk » ?
Julie Brun : Cela s’est joué sur un sms quand l’agence, à sa création, cherchait son nom. « Sweet Punk » ? C’était une évidence. La réponse parfaite à la dualité qui nous habite. Sweet c’est l’envie d’écouter, de co-construire, dans une relation chaleureuse et de confiance. Punk, c’est ce que nous voulons : que nos idées surprennent, que la création soit au cœur de notre cœur.
CB News : Dans cet univers de la création, quel est votre moteur personnel ?
Julie Brun : La bonne idée, celle qui parle aux gens et qui va les toucher directement et personnellement, soit parce que c’est du vécu, soit parce que cela les fait réfléchir. Et évidemment, l’excellence de l'exécution créative. On vient du Digital et la belle créa est aussi quelque chose qui nous anime tous beaucoup au quotidien, car nous avons tous besoin de beau dans nos vies.
CB News : Depuis que vous avez rejoint Sweet Punk en 2019, qu’est-ce qui a été le plus difficile ?
Julie Brun : Savoir quand prendre des risques, pour nos clients, et pour nous. Quand muter, quand et comment se transformer, sans perdre notre ADN. Nous en sommes à la 3ème version de Sweet Punk. Le marché évolue vite et fort, nous avons vu beaucoup d’agences avoir la hype puis disparaître. Il faut sans cesse penser à l’évolution de l’agence, et avoir une promesse forte et cohérente.
CB News : Et le plus facile ?
Julie Brun : Garder la flamme. On fait un travail de dingue où on a la chance de travailler avec des talents incroyables, de rencontrer des personnes passionnées et passionnantes. Donc garder la passion et la motivation est ce qui me semble le plus facile.
CB News : Pour la création, quelles sont vos sources d’inspirations ?
Julie Brun : Les gens, car ils sont des vecteurs de culture et donc d’observation de la société : musique, art, littérature, technologie... Que ce soit à travers l’intelligence collective de tous les talents de l’agence ou à travers celles et ceux qui nous entourent ou que nous ne connaissons pas encore.
CB News : L’IA pour vous, c’est un concurrent, un collaborateur ou un outil ?
Julie Brun : C’est un outil incroyable qui pourrait devenir un collaborateur à qui il faudrait apprendre l’intelligence émotionnelle et la culture d’entreprise. Le seul risque, qui est majeur, c’est l’uniformisation de la communication.
CB News : Quel est ou quel sera le principal apport de l’IA à votre métier ?
Julie Brun : Sans aucun doute gagner du temps mais il devrait aussi permettre, je l’espère, plus d’excellence créative. Notamment en sortant de suite toutes les idées les plus évidentes et ainsi nous permettre d’aller plus directement vers des idées moins « Boring », en nous poussant à y mettre encore plus d’intelligence sociale et émotionnelle.
CB News : La création ou le projet client dont vous êtes le plus fier ?
Julie Brun : C’est une question difficile car on essaie d’être fiers de tous nos projets mais s’il ne faut en citer qu’une seule, je parlerais de l’une de nos dernières campagnes en date, celle pour le CCFD-Terre Solidaire « L’association qui ne fait rien » car il y a une belle prise de risque créative et que la campagne est restée comme nous l’avions imaginée lors de l’appel d’offres. En plus, les résultats sont au rendez-vous, nous avons de supers bons retours sur cette campagne.
CB News : Trois conditions pour qu’un projet créatif soit réussi ?
Julie Brun : La première, et la plus importante, est que l’insight soit le plus simple possible. Qu’il parle aux gens en étant le plus simple et universel possible. J’aime beaucoup les campagnes où l’on comprend la stratégie qui est derrière et quel a été le point de départ. La deuxième est évidemment la qualité du saut créatif : comment on transforme cet insight en histoire à raconter ? Comment on met tout cela en scène, en mots et en images pour marquer et rester dans les esprits ? Et enfin, la qualité de l’exécution, le craft qui donne envie d’être regardé et qui suscite de l’émotion.
CB News : Pour vous, qu’est-ce qu’un bon client ?
Julie Brun : Celui avec qui on tisse une relation de confiance depuis plusieurs années, dont on a pu faire évoluer l’image en la rendant plus excitante, et pour qui les résultats business suivent. Le client du temps long, pas celui de l’éphémère. C’est le cas notamment aujourd’hui avec Citygo avec qui nous avons repensé le positionnement, l’identité, et toutes les prises de parole. Du coup, toutes nos activations avec eux sont à la fois puissantes, créatives, et efficaces.
CB News : Un projet en cours pour 2024 ?
Julie Brun : Cette année, nous avons revu intégralement notre organisation sur 2 axes : le développement du new biz, dont je suis en charge à l’agence, et la refonte de la Relation Client avec des équipes dédiées sur nos clients existants. Notre objectif est de poursuivre notre développement en gagnant de nouvelles marques qui vont apprécier notre approche d’agence globale agile et concentrée, et d’offrir une relation client de proximité et d’efficacité. Et cela marche.
CB News : Idéalement, comment voyez-vous l’agence dans 10 ans ?
Julie Brun : La proximité et l’agilité sont importantes pour nous. Notre agence de Montpellier fonctionne très bien, et apporte une très bonne dynamique, une complémentarité avec l’agence de Paris. Voir Sweet Punk grandir en ouvrant d’autres agences en France, voire à l’étranger, nous correspondrait très bien. Et évidemment, toutes et toujours aussi créatives et Don’t be Boring.