Rencontre avec Aurélien Denancy, cofondateur du studio Pump
« Dans notre secteur, l’IA n’est jamais qu’une révolution parmi d’autres ».
L’interview singulière by Shortlist vise à mieux connaître les dirigeants des sociétés qui ont choisi d’exprimer leur créativité et d’affirmer leur singularité dans l’Album by Shortlist de CB News. Nous les soumettons à une douzaine de questions mais avec des réponses toujours « short ». Voici Aurélien Denancy. Il est directeur associé du studio créatif Pump, basé à Lyon et à Paris. Il l'a cofondé en 2007 et est aujourd'hui en charge des activités commerciales, de la communication et des finances.
CB News : En une phrase, que fait Pump pour les marques et les agences ?
Aurélien Denancy : Nous sommes des créateurs de contenus (images et vidéos) en 3D et motion design, et j’aime dire que notre métier est de raconter des histoires.
CB News : Dans cet univers de la création, quel est votre moteur personnel ?
Aurélien Denancy : La relation humaine, avec l’équipe et nos clients. Et l’enrichissement intellectuel à travers tous les secteurs d’activité sur lesquels nous travaillons, du démantèlement d’une centrale nucléaire à une opération d’implant dentaire.
CB News : Depuis le lancement de Pump en 2007, qu’est-ce qui a été le plus difficile ?
Aurélien Denancy : Acquérir une notoriété dans un secteur pas mature. Avec mon associé, nous avons créé le studio sans argent, sans client, sans référence.
CB News : Et le plus facile ?
Aurélien Denancy : Paradoxalement, c’était de rester motivé et garder la flamme.
CB News : Pour la création, quelles sont vos sources d’inspirations ?
Aurélien Denancy : Elles sont partout : à la télé, dans la rue, sur les affiches, sur Internet… J’accorde une attention particulière aux pubs, contrairement à plein de gens.
CB News : L’IA pour vous, c’est un concurrent, un collaborateur ou un outil ?
Aurélien Denancy : C’est un outil qui nous permet de faire des choses plus évoluées. Dans notre secteur, il y a tout le temps des révolutions. Ce n’est jamais qu’une révolution parmi d’autres.
CB News : Et quel est ou quel sera le principal apport de l’IA à votre métier ?
Aurélien Denancy : J’en vois deux. Elle facilite les échanges et les présentations de concepts aux clients. Ce qui permet de recadrer plus rapidement les projets. Ensuite, nous pourrons générer plus facilement des choses aujourd’hui fastidieuses à faire et nous concentrer sur des tâches à haute valeur artistique.
CB News : La création ou le projet client dont vous êtes le plus fier ?
Aurélien Denancy : Nous nous voulons plus exigeants que nos clients et nous avons toujours une contrainte de temps. Nous ne sommes donc jamais réellement satisfaits. Et notre secteur évolue tellement rapidement qu’on a à peine le temps d’être fier de ce qu’on a fait.
CB News : Trois conditions pour qu’un projet créatif soit réussi ?
Aurélien Denancy : Une bonne communication avec le client. Un bon délai, ni trop court ni trop long. Un budget adapté, qui nous permet d’y consacrer le temps qu’il faut.
CB News : Pour vous, qu’est-ce qu’un bon client ?
Aurélien Denancy : Un client qui nous fait confiance. Qui nous respecte dans le sens où il est conscient de la valeur de notre travail. Et qui est « honnête » : il ne va pas, par exemple, nous mentir sur les délais, ce que je déteste le plus.
CB News : La marque pour laquelle vous aimeriez travailler ?
Aurélien Denancy : Il y en a plein. J’aurais adoré faire la pub pour La Petite Robe Noire ou les pubs Oasis que j’adore. J’aimerais travailler pour LDLC car j’aime beaucoup la vision d’entrepreneur de son dirigeant. Et pour Nike afin de rencontrer Jordan.
CB News : Idéalement, comment voyez-vous votre studio dans 10 ans ?
Aurélien Denancy : Un studio deux fois plus gros qu’aujourd’hui. Une trentaine de personnes avec les mêmes valeurs qu’aujourd’hui : dépassement de soi, « amour » pour nos clients. Des personnes encore plus épanouies, ayant un travail qui s’imbrique parfaitement dans leur vie privée et dont ils sont fiers.
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