Recherche réparateur désespérément
Réparer, on est tous d'accord pour le faire. Mais où ?
Réparer, réparer, on est tous partants pour le faire, mais où trouver un réparateur pour sa télé, sa machine à café voire même une chaise ? Il n’y a plus que des réparateurs de vélos ! Toutes les échoppes qui remettaient en état les objets du quotidien et les couturières qui reprenaient les vêtements, ont disparu…
« On prône la réparation, elle est l’avenir de notre tissu social et économique, mais pour y arriver, il va falloir former des personnes à ces métiers qui sont au demeurant peu attractifs » commente Emmanuelle Ledoux, directrice générale de l’Institut National de l’Eco-Circularité. L’un des leviers pour y parvenir, est de modifier la TVA circulaire, en la faisant passer à 5,5% contre 20% actuellement. « L’objectif n’est pas de baisser les coûts de remise en état mais de créer un vrai modèle économique , social, environnemental de réparation, sinon, tout ce qui a été fait sera vain, poursuit-elle. La TVA circulaire doit être le levier d’une véritable transformation de notre société. Il est aberrant de taxer de la même manière un produit fabriqué à l’autre bout de la planète, ne respectant aucune norme sociale et environnementale, et un produit issu de la réparation qui, lui, a déjà été payé. Aujourd’hui, faire réparer un produit coûte plus cher qu’acheter un produit neuf » poursuit Emmanuelle Ledoux. Pendant deux mois, avec Emery Jacquillat, président de la Camif, ils ont audité des filières: le textile d’habillement, le linge de maison et la chaussure, l'ameublement et l'électroménager. Pour mesurer l’impact de cette TVA à taux réduit et définir clairement les notions de reconditionnement et de remanufacturing pour les y inclure. Ouvrir aussi d’autres secteurs de la réparation mais aussi les produits manufacturés éco-conçus et les produits reconditionnés. « Face à la raréfaction des ressources, on doit sortir du tout jetable et de la surproduction pour réinvestir dans le durable » poursuit-elle encore. A ceci près que le durable doit devenir beau…Ce changement d’état d’esprit, de regard sur le monde, s’accompagne d’un rapport qui vient d’être remis à Christophe Béchu, ministre de la transition écologique. Quant à la proposition de réduction de la TVA, dont le coût est quasi-neutre pour les finances publiques, elle sera présentée à l’Assemblée Nationale lors de la prochaine loi de finances.