Frédéric Frambot (Atypic) : « Le DuoDay, pourquoi ne pas faire plus ? »

Frédéric Frambot

La semaine de l’emploi des personnes en situation de handicap est lancée. La journée « DuoDay », qui offre à une personne en situation de handicap la possibilité de passer une journée en contexte professionnel, se déroulera ce jeudi 21 novembre. Un contexte particulièrement important pour Frédéric Frambot, directeur de la communication de l’association « Les Papillons Blancs de la Colline », qui vient en aide aux personnes porteuses de handicap, et directeur de l’agence de communication Atypic, qui donne la chance à des créatifs atteints d’autisme de s'insérer en binôme dans des équipes créatives. Rencontré par CB News à l’aube de cette semaine particulière, ce dernier se réjouit de la présence de huit jeunes créatifs autistes au sein d’agences pour le Duo Day, et salue leurs réactivités : « Il y a des agences partenaires qui sont super réactives. On peut citer Publicis, TBWA ou DDB, où un des jeunes va faire de la 3D ».

Une belle semaine en perspective, mais Frédéric Frambot rappelle tout de même la difficulté persistante que rencontrent les personnes en situation d’autisme : « C’est une super semaine, mais derrière il y a des chiffres dramatiques : 700.000 personnes sont autistes en France, et 80% d’entre elles sont au chômage. C’est un taux qui est 3x supérieur [que pour les personnes valides] ». Pour le directeur d’Atypic, l’important est de « pousser les jeunes au ‘travail ordinaire’ », de les inclure complètement au monde du travail. « Tout le monde me dit : ‘c’est génial votre projet’, mais après qu’est-ce qu’on fait pour que ces jeunes aient un vrai emploi ? Sur le Duo Day, pourquoi ne pas faire plus ? »

Pousser la démarche

Fort du travail réalisé en partenariat avec les agences, Frédéric Frambot souhaite aller encore plus loin : « La démarche initiée avec ces 3 agences, nous allons la prêcher auprès de l'AACC, c’est le bon moment, et la meilleure façon de donner une caisse de résonance à la cause avec cet organisme. J’ai contacté Luc Wise (co-président de la commission RSE de l’AACC ndlr.) car il est branché RSE et qu’il nous a aidé à initier le projet, il a été le premier parrain d’Atypic. Maintenant qu’il est au sein de l’AACC, j’ai pris contact avec lui pour porter le projet au sein de l’association ».

L’odyssée suit son cours et le chemin est encore long. Changer les regards, « débeuguer les peurs » et permettre aux personnes handicapées de s’insérer pleinement dans la vie professionnelle ne se fera pas du jour au lendemain, mais le directeur d’Atypic reste optimiste : « Je n’aime pas cet argument, mais il y a pleins de solutions, notamment des aides sur le plan financier ». Il affirme vouloir continuer, « sans supplier ni faire de misérabilisme », de sensibiliser les employeurs et faire gagner aux personnes atteintes d'handicap leur place dans le monde du travail.

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