E-commerce en France : 175 Mds€ en 2024 et une hausse de +9,6%
Les ventes de produits sont en croissance, pour la première fois depuis 2021, selon le bilan dressé par la Fevad.
Alors qu’en 2023, la croissance du e-commerce était principalement alimentée par l’inflation, notamment sur les services et les produits de grande consommation, 2024 marque un véritable retour des volumes de transactions (+10% en un an), preuve du solide dynamisme du secteur », observe la Fevad dans son bilan e-commerce 2024 présenté ce midi. Le chiffre d’affaires global du e-commerce en France est estimé à 175,3 milliards d’euros, soit une croissance de +9,6% par rapport à 2023. Le 3e trimestre (couvrant la période des JOP de Paris) est celui qui a le plus progressé (+12,5%) et le 4e trimestre s’est bien maintenu (+10%).
Après deux années de ralentissement, les ventes de produits retrouvent leur haut niveau de 2021, à l’issue de la crise covid, atteignant 66,9 Mds€ (+6%) et portées par un volume de transactions inédit (1,28 Md€, +11%). En 2024, la part du e-commerce dans le commerce de détail progresse à 11%.
Avec une croissance de 12%, les ventes de services poursuivent leur dynamique, totalisant 108,4 milliards d’euros. Cependant, l’effet inflationniste qui avait soutenu la hausse du panier moyen en 2022 et 2023 commence à s’atténuer, en particulier dans les secteurs du voyage et de l’énergie.
La Fevad souligne aussi que la baisse de l’inflation, combinée aux efforts de recherche d’économies des cyberacheteurs qui privilégient des produits ou circuits moins chers expliquent la stabilité du panier moyen en un an (68 euros) et son recul pour les ventes de produits. Chaque cyber-acheteur a réalisé en moyenne 62 commandes sur l'année, pour un montant annuel de 4216 euros, deux fois plus qu'en 2019.
A ce rythme de croissance, « on pourrait franchir le cap symbolique des 200 milliards d'euros en 2026 », a indiqué le délégué général de la Fevad, Marc Lolivier. « La beauté reste le secteur le plus dynamique » et « la mode, l'électroménager et les loisirs » enregistrent aussi une « reprise des commandes », précise-t-il, notant que « seul le meuble semble pâtir », pénalisé par « la croissance de la seconde main, la situation de l'immobilier moins positive, et les sites asiatiques (comme le chinois Temu, ndrl) qui ont une influence très importante » sur ce secteur. Sur ces plateformes asiatiques à prix cassés, Shein ou Temu en figure de proue, le panier moyen n'est que de 20 euros, contre 68 euros pour le panel sondé par la Fevad en 2024 (produits et services confondus) ce qui pourrait lester le secteur à l'avenir, rapporte la Fevad. Face à la « montée en puissance de plateformes extérieures très offensives, il faut agir », a affirmé Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce et des PME, lors de la présentation des chiffres de la Fevad.