Pourquoi la Ville de Paris a choisi de renouveler Cityz Media

Didier Quillot, président de Cityz Media, nous explique les raisons et les enjeux de ce choix.
Le Conseil de la Ville de Paris a voté mardi soir le renouvellement du contrat de Cityz Media, concernant le marché de Mobilier urbain d’information, pour deux années supplémentaires, jusqu'en mars 2027. Un contrat qui s’inscrit dans un cadre de réduction de la part de l’affichage publicitaire. Didier Quillot, président de Cityz Media, nous explique les raisons et les enjeux de ce choix.
CB News : Quel bilan dressez-vous des 5 premières années de contrat avec la Ville de Paris ?
Didier Quillot : Pendant ces 5 années, nous avons appris à gérer et exploiter les 1630 mobiliers urbains de la Ville de Paris. Les premiers mois ont été difficiles. Nos équipes ont travaillé d’arrache-pied pour améliorer très significativement notre qualité de service opérationnel, en particulier ces deux dernières années. Nous avons relevé un certain nombre de défis : des défis heureux comme les Jeux olympiques et paralympiques où nous avons été au rendez-vous mais aussi des défis malheureux comme le Covid et les actes de vandalisme pendant les manifestations sur les retraites. Cela n’a pas été un long fleuve tranquille. 60 personnes travaillent sur ce contrat, toutes très engagées. Et nous avons su instaurer une relation quotidienne, de confiance, avec la Ville de Paris.
CB News : Vous étiez opposés à JC Decaux dans cet appel d’offres. Pourquoi, selon vous, la Ville de Paris vous a choisi ?
Didier Quillot : Je vois quatre points. D’abord, nous nous sommes engagés à maintenir un taux de bon fonctionnement des mobiliers urbains à 92% là où JC Decaux s’est contenté de 90%. Nous avons pu prendre cet objectif ambitieux parce que nous avions ces 5 années d’expérience et nous avons un outil de télésurveillance qui nous permet de détecter des anomalies à distance. Nous avons aussi mis à disposition de la Ville de Paris un outil qui lui permet d’avoir une vision presque en temps réel de l’état du parc et des campagnes installées sur le terrain.
Le deuxième point concerne les engagements forts que nous avons pris en termes de RSE. Ainsi, nous nous sommes engagés à mettre en place une flotte 100% décarbonée, composée de vélos cargo et de véhicules hybrides, électriques et à hydrogène. Ce choix permet une réduction de 32% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à une flotte thermique. Autre exemple, notre alimentation en électricité verte contribuera à une réduction de 63% de l'impact environnemental sur les 350 mobiliers sur mât, en comparaison avec un mix électrique standard. Cela s’inscrit pleinement dans la stratégie de Cityz Media de réduire son empreinte carbone de 50% d’ici à 2030.
Troisième point fort, notre nouvelle offre marketing de géolocalisation, avec laquelle 76% des faces publicitaires se concentreront dans les arrondissements centre-ouest qui sont les plus recherchés de la capitale par les marques. Avec parallèlement une augmentation de 23% des ODV (occasions de voir) par face, grâce à la stratégie « Less is Better » que nous avons adoptée. Cela rassure la Ville de Paris quant à la part variable de sa redevance liée au chiffre d’affaires. De plus, la Ville de Paris a été sensible au fait que 50% de nos annonceurs sont exclusivement locaux.
Enfin la dernière raison est bien sûr la redevance (minimum garanti de 26 M€ sur deux ans) qui est très supérieure à celle de notre concurrent.
CB News : Le nouveau dispositif élargit aussi la puissance de communication institutionnelle de la Vile de Paris…
Didier Quillot : Avec 75% des faces réservées aux actualités parisiennes la première année et 90% la deuxième année, cela fera plus d’un million de faces mises à disposition pour cette communication soit 10 000 faces par semaine. Cela en fait le dispositif de communication institutionnelle d’utilité publique le plus puissant au monde. Il n’y a pas de précédent dans une grande capitale mondiale. Cette communication pourra aussi être personnalisée par arrondissement.
CB News : Comment ce gain s’inscrit dans la stratégie de développement de Cityz Media ?
Didier Quillot : Il est important dans le parcours stratégique de notre société depuis qu’elle a été rachetée et qu’elle a changé de management. Cityz Media s‘est inscrit dans une perspective de « croissance profitable ». C’est-à-dire gagner des appels d’offre : nous en avons gagné 26 sur 30 en 2024. Et « Profitable » signifie maitriser les coûts et le cash. Nous sommes très heureux d’annoncer qu’en 2024, pour la première fois depuis 5 ans, l’entreprise a été profitable à la fois en EBITDA et en génération de cashflow.