Radio : La mer Noire, l'emprise et le féminisme au 21e festival Longueur d'ondes
Le rendez-vous incontournable des amateurs et professionnels de la radio, le festival Longueur d'ondes de Brest est de retour du 29 janvier au 2 février. La programmation de cette 21e édition a été resserrée en raison des difficultés financières rencontrées par le festival, qui a lancé un appel aux dons à l'automne. "On a traversé pas mal de difficultés mais Longueur d'ondes va mieux", a déclaré jeudi Anne-Claire Lainé, directrice de l'association qui organise le festival, au cours d'une conférence de presse. Le festival, qui est aussi accessible en podcasts, remet chaque année plusieurs prix, dont un "prix de l'écoute", calqué sur le Goncourt des Lycéens. Ce prix est actuellement décerné par 13 000 écoliers, collégiens et lycéens de l'Académie de Rennes, lors d'un travail d'éducation et de décryptage avec leurs enseignants. "On aimerait l'étendre au niveau national", a expliqué Mme Lainé, vantant un "dispositif simple et peu coûteux", qui représente une alternative aux écrans.
Un "intérêt fort pour la géopolitique"
Pour sa programmation 2025, le festival propose environ 20 000 places pour 111 conférences, tables rondes et séances d'écoute de créations ou fictions radiophoniques. Partenaire du festival des écoutes Amwaj de Casablanca (Maroc) et du festival Orizont Sonor à Constanta (Roumanie), Longueur d'ondes "a toujours eu un intérêt fort pour la géopolitique", a souligné Mme Lainé. Raison pour laquelle le festival accueille cette année plusieurs séances liées à la mer Noire avec des invités de Roumanie, de Géorgie, de Bulgarie et d'Ukraine. Une table ronde en anglais retracera 30 ans de radio de résistance en Géorgie et Roumanie tandis qu'une journaliste ukrainienne livrera une "approche sensible" de la guerre en Ukraine.
Plusieurs propositions sont consacrées au féminisme, notamment une séance d'écoute de témoignages sur l'avortement clandestin pour les 50 ans de la loi Veil, une rencontre avec l'écrivaine Alice Zeniter, une table ronde sur les luttes féministes et une autre sur l'affaire DSK vue au prisme du mouvement #Meetoo, à travers le podcast "Shame on you". Des journalistes d'Arte Radio et des radios suisse (RTS) et belge (RTBF) raconteront les mécanismes des emprises sectaires qu'ils ont documentés dans leurs podcasts respectifs, tandis que deux journalistes gazaouis rendront hommage à la documentariste récemment décédée Marine Vlahovic, créatrice du podcast "Gaza Calling" sur Arte radio.