La mention « Fondateur abbé Pierre » retirée du logo d’Emmaüs France
Il est "impossible d’honorer publiquement son image" précise le Mouvement Emmaüs évoquant son fondateur.
Réuni en Assemblée générale extraordinaire mardi 21 janvier, le Mouvement Emmaüs retire la référence à l’abbé Pierre dans son logo. À une très large majorité (91% des votes), les participants ont voté en faveur du retrait de cette mention. Un reniement officiel du nom du fondateur à la suite des multiples révélations sur les violences sexuelles commises par ce dernier. Cette figure engagée contre la précarité, souvent qualifiée "d'icône populaire", n'a plus donc sa place sur le logo du mouvement. Un homme qui était une véritable "marque". Une décision en droite ligne avec la communication transparente et courageuse du mouvement depuis le début des révélations au printemps 2023.
“Sans remettre en cause l’histoire du Mouvement Emmaüs fortement marquée par les combats de l’abbé Pierre dans la lutte contre les précarités, cette décision ouvre la voie de l’avenir, autour des actions quotidiennes des Groupes Emmaüs et de ses 38 000 actrices et acteurs" explique Bruno Morel, président d’Emmaüs France. "Proposée par le conseil d’administration d’Emmaüs France dès septembre dernier à la suite de la seconde vague de révélations sur le fondateur du Mouvement, cette mesure s’inscrivait dans la droite ligne de la démarche de reconnaissance et de respect à l’égard des victimes, qui est la nôtre depuis le début de cette affaire" précise un communiqué. "Notre Mouvement sait ce qu’il doit à l’abbé Pierre, qui l’a incarné, en a porté la voix et qui a mené tant de combats pour la défense des plus démuni.es. L’importance de son action constitue une réalité historique incontestable qu’il ne serait pas pertinent de nier. Il fera donc toujours partie de notre histoire, mais il devient impossible d’honorer publiquement son image. D’abord par respect pour ses victimes, comme pour toutes les personnes ayant subi des violences sexistes et sexuelles. Mais aussi parce qu’un tel hommage ne peut plus être rendu à un homme dont on sait maintenant qu’il faisait le mal en même temps que le bien. Désormais, c’est aux 38 000 membres du Mouvement en France, et aux 45 000 qui le constituent partout dans le monde, qu’il appartient d’écrire collectivement une nouvelle page de notre histoire. Comme nous le faisons depuis longtemps déjà, nous allons poursuivre notre combat pour une société plus hospitalière, solidaire et écologique.