Les Français noircissent la situation de l'emploi et du chômage
Entre demandeurs et non-demandeurs d’emploi, un fossé sépare la perception du vécu.
60% des Français surestiment le taux de chômage et l’établissent en moyenne à 15,3% contre 7,3% en réalité (au 2e trimestre 2024), selon la 6e édition du Baromètre de la perception du chômage et de l’emploi réalisé par l’Unédic et le cabinet Elabe. A l’opposé, seuls 6% des personnes interrogées sous-estiment ce chiffre.
Globalement, le baromètre indique que « les Français « noircissent » le tableau de la situation de l’emploi et ont une image déformée du profil des demandeurs d’emploi ». Ainsi 87% des sondés surestiment la part de demandeurs d’emploi qui touchent une allocation chômage et 56% sous-estiment la part de demandeurs d’emploi qui ont une activité professionnelle.
D’après le rapport, « les Français projettent l’image de « chômeurs fragilisés », voire « abimés », mais l’expérience des demandeurs d’emploi contredit en grande partie ces perceptions ». Entre demandeurs et non-demandeurs d’emploi, un fossé sépare la perception du vécu. Ainsi 90% des demandeurs d’emploi se voient comme des individus persévérants (vs. 46% des actifs en emploi et inactifs qui pensent qu’ils le sont), 88% dynamiques (vs. 35%) et 82% courageux (vs. 39%). En parallèle, 67% des actifs en emploi et inactifs s’imaginent que les demandeurs d’emploi perdent des compétences (seuls 46% des demandeurs d’emploi disent que cela correspond à la réalité de leur quotidien), 67% qu’ils sont malchanceux (vs. 45%) et 59% qu’ils ont tendance à s’éloigner des autres (vs. 35%). Tandis que 71% des actifs en emploi et inactifs s’imaginent que les demandeurs d’emploi doivent se sentir dépendants de la société, seuls 41% des concernés le ressentent.
La majorité imagine aussi qu’ils doivent avoir le sentiment de profiter du système (60%) et qu’ils doivent culpabiliser au quotidien et avoir le sentiment de pouvoir en faire plus, de chercher davantage un emploi (55%) alors que respectivement 17% et 24% des personnes concernées ont ces sentiments.
Le baromètre et la méthodologie sont consultables ici.