DOOH : Constance Godard (Buzzman) explique sa présidence du concours créatif Futur Prix

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A la tête d’un jury de professionnels pour la 3ème édition du Futur Prix organisé par Cityz Media et la maison créative justement, Constance Godard, copywriter senior chez Buzzman, explique pour CB News son approche du DOOH et la nécessité d’y consacrer de la créativité… et du temps.

CB News : Dans le communiqué qui annonce cette compétition, vous dites « ce Futur Prix est l’occasion de pallier le déficit de créativité qui freine encore ce média puissant et de montrer qu’il peut être un vecteur d’audace et d’originalité… ». C'est quelque chose que vous constatez au jour le jour ?

Constance Godard : Oui, c'est vrai que ce n'est pas un média qui suscite beaucoup d'intérêt de la part des créatifs. C'est dommage parce que moi, en regardant d’un peu de plus près, je me dis qu’il  y a quand même de très belles choses à faire. Cela crée un vaste terrain de jeux pour nous créatifs. C'est intéressant, donc je pense que c'est bien de commencer à exploiter le format un peu plus sérieusement. Mais pour l’heure cela manque un peu de tout. De direction artistique, de beauté, de justesse, de propos, d'accroche. C'est trop.

CB News : Ce concours, c’est comme un petit coup de boost pour les créatifs ?

Constance Godard : Effectivement. Nous les créatifs, nous ne marchons qu’à cela, la compétition. Si un concours se lance, qu’un jury récompense de belles choses réalisées en DOOH, nous n’aurons qu’une envie : faire mieux. Cette piqûre de rappel manquait pour le bon développement de ce média.

CB News : Qu’est-ce qu’une bonne création en DOOH ?

Constance Godard : C'est la même chose qu'une bonne création partout, en fait. C'est quelque chose devant lequel on s’arrête, où l’on se dit « c’est bien, j’aurais aimé la faire ».

CB News : En 10 secondes, c’est court…

Constance Godard : Ce n’est pas beaucoup, bien sûr. Mais il y a des 10 secondes en télévision qui sont très bons, même si c'est plus dur. J’ai tendance à penser que ce n’est d’ailleurs pas tant le temps en termes de support qui manque, mais le temps que l’on a pour travailler ce format DOOH. Cela arrive le plus souvent en bout de chaine. Lorsque nous travaillons sur une grosse campagne, nous sommes sur le film, l’affichage… Puis on se demande ce que l’on va faire pour le DOOH. Et finalement, ce que l’on finit par faire, c'est de prendre un bout du film et le mettre dans le format. C'est très dommage parce que cela mérite d'être plus pensé que ça.

CB News : comment changer les choses, alors ?

Constance Godard : C’est une exigence que l’on doit avoir en interne. Comme je le disais plus haut, il faut aussi une émulation entre les agences pour donner encore plus envie. Et faire mieux. Mais il faut également que cela vienne des clients qui comprennent l'enjeu.

CB News : Pour arriver à quoi, finalement ?

Constance Godard : l’inverse de ce que vous expliquait au début de cet échange. Si mon prisme est souvent l’humour, le DOOH ce doit être juste, à propos, intelligent et beau.

CB News : Vous êtes optimiste…

Constance Godard : Je fais ce métier depuis un moment et je me dis quand même très souvent devant une création : « c’est bien, mais ça je l'ai déjà vu mille fois » . Avec le DOOH, on ne pourra pas se dire cela, avoir cette excuse, parce que rien n'a été fait. Je pense donc qu'il faut y aller.

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