Sénat : un rapport pointe les « dysfonctionnements profonds » de la gouvernance du foot français

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(©  Jonathan Petersson, unsplash)

"Vision court-termiste", "persévérance dans l'erreur", "dysfonctionnements profonds": le Sénat a sévèrement critiqué la gouvernance du football professionnel français, dans un rapport au vitriol publié mercredi qui prône des réformes drastiques.

Rien que dans le titre : "Football-business, stop ou encore ?" Voilà comment les sénateurs Laurent Lafon (UDI) et Michel Savin (LR) questionnent la gouvernance du foot français dans un rapport adopté à l'unanimité au Sénat, qui donnera probablement lieu à une proposition de loi transpartisane à la chambre haute. Après plus d'une soixantaine d'auditions d'acteurs du football français et un contrôle effectué jusque dans les locaux de la Ligue de football professionnel (LFP), les deux parlementaires n'épargnent personne dans leur rapport de 130 pages: la Fédération, le ministère des Sports, beIN Sports et son patron Nasser Al-Khelaïfi ; et surtout la LFP elle-même et particulièrement son président Vincent Labrune... "Des erreurs ont été commises au cours des dernières années dans la gestion du football professionnel français. Pire encore, aucun enseignement n'a été tiré des erreurs faites dans le passé. Résultat, elles continuent", a lancé M. Lafon lors d'une conférence de presse mercredi, se demandant "si cette persévérance dans l'erreur ne relevait pas en fait de dysfonctionnements plus profonds".

Des propositions

Parmi les propositions avancées par le rapport :  l'impossibilité de cumuler une place au conseil d'administration de la Ligue et une fonction chez un diffuseur... Ciblé sans détour, Nasser Al-Khelaïfi, président du Paris SG et patron de beIN, que les sénateurs ont "regretté" de ne pas avoir pu auditionner, lui reprochant d'avoir reporté plusieurs rendez-vous. Face à la multiplication des diffuseurs, critiquée notamment par les supporters et les consommateurs, les deux parlementaires entendent "repenser la réglementation des appels d'offres", en privilégiant par exemple l'hypothèse d'un "diffuseur unique". La commission suggère aussi la création d'un "délit de piratage dans le domaine sportif" et un "traitement en temps réel des adresses IP à bloquer" chez les contrevenants, dans un contexte de piratage massif de la diffusion de la Ligue 1 par des comptes Telegram et des IPTV.

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