Didier Davitian (Cercle des Dirigeants) : « L’avenir des territoires doit rassembler les compétences publiques et privées »
Président-Fondateur du cabinet d’affaires publiques D.A Partner, Didier Davitian est également délégué général du Cercle des Dirigeants.
Le think-tank Cercle des dirigeants ancré en Provence qui s’attèle à développer le thème de l’amélioration de la démocratie économique locale. Décryptage avec Didier Davitian.
Quel bilan faites-vous des cinq ans d’action du Cercle au service du territoire ?
Didier Davitian : il y a 5 ans, nous avons commencé à 12, nous sommes aujourd’hui près de 50 membres. Malgré de nombreuses demandes d’adhésion, nous ne souhaitons pas dépasser ce nombre car nous restons un club réservé aux seuls directeurs généraux ou régionaux. Le Cercle des Dirigeants est d’abord un think-tank généraliste qui ne se substitue ni aux clubs d’affaires ni à une fédération d’entreprises qui défend un intérêt catégoriel. Au contraire, notre initiative a l’originalité de regrouper les dirigeants publics et privés pour que la Provence avance dans un même sens, celui de l’intérêt général. En 5 ans, nous avons organisé plus de 100 événements allant des petits-déjeuners, aux conférences, en passant par de nombreux déjeuners de Nice à Marseille. Nous avons également publié livres blancs, magazines et revues. Enfin, je précise que la force du Cercle des Dirigeants est d’être un vrai collectif, sans formalisme ni préséance protocolaire ou même de président…
Quels sont les principaux enjeux auxquels est aujourd’hui confrontées la « démocratie économique » ?
Didier Davitian : la démocratie économique locale est un nouveau concept que nous avons initié et que nous déployons. La vie politique doit être plus largement ouverte au monde économique dans un processus de décision participative et satisfaisant le pluralisme politique. Contrairement à beaucoup de clubs, notre Cercle a la transparence de recevoir tous les élus, de LFI au RN, pourvu que ceux-ci soient démocratiquement élus et représentés au Parlement. Nous sommes parfaitement légalistes. Sans prendre parti au débat public, le fondement de notre action est de rapprocher les expertises de nos membres avec celles du monde politico-administratif à travers des discussions ou des écrits. Plus que jamais nous pensons que l’avenir des territoires, et en particulier celui de la Provence, doit rassembler les compétences publiques et privées pour accompagner la décision publique. La démocratie économique locale c’est bien combiner sérénité publique et dynamique économique. On s’aperçoit que les territoires qui fonctionnent le mieux sont ceux qui combinent ces 2 notions. Notre leitmotiv est bien « Penser local, agir local ».
A l’heure des restrictions de budget étatiques, les collectivités territoriales n’ont-elles pas tout intérêt à mieux dialoguer et resserrer les liens avec les acteurs privés de Provence ?
Didier Davitian : absolument d’accord. C’est pourquoi, nous avons lancé depuis 2 ans une revue consacrée aux Transitions et Transformations de la Provence avec un partenariat privilégié avec les Maires qui sont les élus qui connaissent le mieux leurs territoires avec des exemples précis et concrets. Notre revue 2024 est à mi-chemin entre le Livre Blanc, parfois d’apparence austère et le magazine considéré souvent comme trop people (bit.ly/3XjdU31). Nous sommes particulièrement heureux de l’écho que revêt notre 2ème édition qui vient de sortir avec les tribunes d’auteurs nationaux comme Franz-Olivier Giesbert, Jean Viard ou Pascal Perrineau, un dossier consacré aux Maires et aux dirigeants qui transforment la Provence. Ils sont nombreux et mènent un combat inlassable pour préserver et valoriser la Provence. Nombreux sont les maires et les élus qui nous ont indiqués garder cette revue sur leurs bureaux tant le contenu est riche et dense.