Prospectus publicitaire : Milee placé en liquidation judiciaire
Le distributeur de prospectus publicitaires Milee (ex-Adrexo), qui compte environ 5.000 employés à temps plein ou partiel en France, a été placé lundi en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Marseille, a annoncé la direction dans un communiqué.
Le tribunal a rendu sa décision "après avoir entendu le rapport des administrateurs et mandataires judiciaires et constaté que le paiement des salaires ne pouvait être assuré par les entreprises", précise la direction de la société dans ce communiqué. L'entreprise avait été placée en redressement judiciaire le 30 mai, expliquant que le secteur de la distribution d'imprimés publicitaires, dont elle était un des leaders, est "un domaine en grande souffrance" avec des "éléments extérieurs imprévisibles" (Covid, inflation...) et "dont l'accumulation n'est plus supportable en matière de trésorerie". Cette procédure d'observation supervisée par deux administrateurs judiciaires et deux mandataires judiciaires devait durer six mois. Mais "les salaires d'août n'ont pas été payés", a témoigné lundi Philippe Viroulet, un des élus de la Confédération autonome du travail (CAT), syndicat majoritaire au sein de l'entreprise, interrogé par l'AFP. "On s'y attendait, on voyait la trésorerie devenir inexistante", a-t-il expliqué, en précisant que cette procédure conduira au licenciement des "5.000 salariés qui restaient". Cette absence de trésorerie a également empêché la possibilité d'une poursuite d'activité ou tout projet de reprise : "Une offre de reprise non financée à date avait été déposée, suite à l'appel d'offres initié par les administrateurs judiciaires, ne permettant pas de ce fait son examen futur par le tribunal compte tenu de l'impossibilité de poursuivre l'activité en l'absence de trésorerie", détaille le communiqué de la direction de Milee.
Le secteur de la distribution d'imprimés publicitaires a presque fondu de moitié en quatre ans en France, passant de 10,4 milliards d'imprimés publicitaires en 2019 à 5,7 milliards en 2023, selon La Poste, qui avait de son côté annoncé en avril le reclassement au sein du groupe des salariés de sa filiale de prospectus publicitaires Mediaposte. La direction de Milee, qui évoque également cet effondrement du marché, avait initialement annoncé en mars un plan de restructuration prévoyant la suppression de 3.500 postes. Mais avant qu'il ait pu être mis en place, "les pertes n'ont pu être endiguées et la trésorerie de Milee est ressortie trop affaiblie à la fin du premier trimestre", avait indiqué la direction pour expliquer sa demande de redressement judiciaire.