RSF accuse une société liée à Vivendi d'avoir orchestré une campagne hostile

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Reporters sans frontières a accusé jeudi une société liée à Vivendi d'avoir orchestré contre elle une "campagne de désinformation" en ligne ces derniers mois, ce dont le groupe du milliardaire conservateur Vincent Bolloré nie avoir connaissance. Dans une enquête publiée sur son site, RSF pointe l'agence de communication Progressif Media, "hébergée dans les locaux de Vivendi", qui en est actionnaire minoritaire (à 8,5%). L'ONG assure que cette "vaste campagne de discrédit" en ligne a été déclenchée en représailles à son action devant le Conseil d'Etat au sujet de CNews. Cette chaîne de télévision est contrôlée par Vivendi et régulièrement accusée de promouvoir des opinions d'extrême droite, ce qu'elle conteste.

"Contacté par RSF, Vivendi a répondu ne pas avoir de commentaires à faire, ne pas être au courant de ces pratiques et a rappelé sa participation minoritaire au capital de Progressif Media", est-il écrit dans l'enquête. Sollicités également par l'AFP, Vivendi et Progressif Media n'ont pas donné suite dans l'immédiat.

Un faux site

Selon RSF, la campagne comprenait notamment la création d'un faux site internet imitant le sien et l'envoi de messages hostiles sur le réseau social X. "Qui a financé cette opération? Qui était à l'initiative?", s'est interrogé auprès de l'AFP Arnaud Froger, responsable du bureau investigation de RSF. "On veut bien prendre (Vivendi) au mot et croire qu'ils ignoraient tout de ces pratiques. On verra ce qu'il en est par la suite, quel choix Vivendi opérera par rapport à ces méthodes, maintenant que les faits ont été exposés publiquement", a poursuivi M. Froger. L'enquête de RSF a démarré après la découverte fortuite du faux site. Elle a mené jusqu'à Progressif Media, société "intimement liée à Vivendi", selon M. Froger: "Elle est hébergée par Vivendi, Vivendi en est actionnaire depuis deux ans et les projets qu'elle porte sont directement alignés sur la défense des intérêts de Vivendi".

Après un recours de RSF, qui estimait que CNews était devenue "un média d'opinion", le Conseil d'Etat a demandé mi-février à l'Arcom, le régulateur de l'audiovisuel, de renforcer son contrôle de cette chaîne et, par ricochet, de toutes les télévisions et radios. 

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