De nouveaux "role models" féminins
La 4e promotion des "Expertes à la Une" du groupe TF1 a suivi un atelier pour prendre la parole dans les médias. L’objectif est d’encourager et de montrer de nouveaux modèles à l’écran.
Elles se sont réunies mercredi dernier entre 12h et 14h au sein du Showroom du groupe TF1. Près de 21 femmes sont venues à leur troisième atelier de "média training" auprès de Laurence Dilouya, fondatrice de l'agence de conseil Arrêt Sur Image. Un atelier particulier pour la spécialiste puisque son public n’est composé que d’expertes. Criminologie, automobile, politique ou encore aérospatial... Elles ont toutes au moins six ans d’expérience et de recherche dans ces domaines techniques. “Plus elles ont de l’expertise, moins elles se sentent crédibles à prendre la parole”, déplore Laurence Dilouya. Une anomalie qu’entend déconstuire la professionnelle du coaching, ainsi que le groupe TF1 qui est à l’initiative de ce programme. Pour la 4e année consécutive, le groupe a convié plusieurs femmes à suivre sa formation “Expertes à la Une”.
L’aventure a démarré le 6 mars, lors de l’inauguration officielle de la nouvelle promotion, marrainée par la pâtissière Nina Métayer. L’objectif ? Encourager la présence des femmes dans les médias. Au menu, 4 sessions de coaching, des ateliers pratiques, des immersions au sein du groupe TF1, des rencontres avec des personnalités et surtout des prises de parole dans les médias. Un enjeu toujours d’actualité puisque le temps de parole des expertes n'est que de 43% à la télévision et à la radio, selon le dernier rapport sur la représentation des femmes à l’antenne de l’Arcom et l’INA. Les Expertes sont accompagnées avec bienveillance et humour. Laurence Dilouya n’hésite pas à faire des compliments à l’ensemble des femmes. Certaines ont leur carnet noirci de notes, d’autres l’écoutent attentivement. Les plus discrètes sont gentiment interpellées par la spécialiste pour prendre la parole.
“Votre cerveau est canon”
La séance démarre par un retour d’expérience suivie d’un bilan des derniers ateliers : “ne pas répondre du tac au tac”, “préparer son message avec 2-3 idées précises”, “y aller sans se dire que l’on souhaite me piéger”, “ne jamais se justifier, attaquer ou se défendre” ou “ne pas chercher à être plus que parfaite”. La coach rappelle les bénéfices de la communication non-verbale, mais également l'importance de se sentir à l’aise dans sa tenue. Pas la peine d’avoir un costume pour paraître sérieuse, si cette tenue ne vous convient pas : “votre cerveau est canon”, soutient-elle à la place. Pour les aider à comprendre l’image qu’elles renvoient, Laurence Dilouya demande à chacune de décrire ses camarades avec des compliments. Un seul n’est pas accepté : l’humilité. “Je vais vous demander d’estomper l’humilité professionnelle, qui est un frein au leadership des femmes.”
Parmi l'assemblée, Marie-Christine Dupuis-Danon, spécialiste des questions de gouvernance financière et de finance criminelle. La quinqua avait envie de vulgariser des sujets complexes auprès du grand public. Marrainée par la journaliste Anne-Claire Coudray, elle a pu assister aux coulisses du journal télévisé. Une immersion qui a “apporté des pistes d’amélioration”, explique la chercheuse. Elle avait l’habitude de n'échanger qu'à l’écrit avec les médias, mais elle a voulu sortir de sa zone de confort.
Un nouveau leadership
“Le syndrome de l’imposteur reste important, malgré une légère évolution sur ces sujets”, explique Christelle Chiroux directrice adjointe de l'Information en charge de la médiation et de la RSE, et directrice déléguée de la Fondation TF1. Un avis partagé par Laurence Dilouya qui a démarré ses ateliers dans les années 1990. "Au départ, le leadership féminin correspondait au modèle masculin autoritaire, mais avec jupe”, résume la coach. Selon elle, les femmes ont aujourd’hui la possibilité d’imposer un leadership différent qui peut se concilier avec par exemple de la gentillesse. “Je suis optimiste, notre société autorise désormais des voix différentes qui apportent plus de diversité, même pour les hommes.” Et pour ce faire, Laurence Dilouya compte sur cette nouvelle génération de “role models” féminins.