Le deepfake sur toutes les lèvres
Quand on demande aux Français comment détecter une vidéo générée par une IA…
A l’heure où l’IA se démocratise et où les guerres des images font rage, le phénomène du deepfake accélère. Personnalités politiques, princesses royales, stars du showbiz, people des médias, mais aussi influenceurs, anonymes, tout le monde peut être concerné un jour. L’Union européenne a d'ailleurs les grandes plateformes dans le viseur.
Question : vous sentez vous en mesure de discerner une image ou une vidéo générée par une intelligence artificielle de la réalité ? Un Français sur trois répond « oui ». Mais seuls 6% en sont certains.
Il s’agit d’un déclaratif. La réalité objective est peut-être encore plus cruelle. Dans l’étude Ifop pour Alucare.fr, l’institut a ensuite confronté les interviewés à 5 fausses photos et 94% des répondants ont estimé qu’au moins une des photos est vraie, l’une d’elle ayant même obtenu le mauvais score de 75%.
De quoi avoir peur ?
Plus de six Français sur dix craignent la perturbation de la prochaine élection présidentielle par des deepfakes (62%). Et presque autant craignent d’être eux-mêmes victimes, dans le futur, de trucages d’images ou de vidéos générés à l’aide d’une intelligence artificielle (57%). Dont 4% ont déjà été victimes de cela !
Les lèvres au diapason
Comment détecter un deepfake ? Quels sont les défauts de l’IA les plus simples à discerner de la réalité dans le trucage d’images ou de vidéos ? Quand « le mouvement des lèvres n’est pas naturel », estiment 59% des sondés. Les autres astuces pour repérer les deepfakes sont quand « Les individus présentés ne clignent pas assez les yeux » et quand « les mains des individus apparaissent avec trop ou pas assez de doigts ou dans des positions impossibles ». Des astuces identifiées par un Français sur trois.
Au fait, comme dit-on deepfake en français ? Hypertrucage pour les uns, infox vidéo ou vidéotox pour les autres. Si, si, c’est vrai.
Méthodologie : L’enquête « Les Français et les jeunes face aux deepfakes » a été menée en ligne, du 5 au 8 mars 2024, auprès d’un échantillon de 2191 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 551 jeunes de moins de 35 ans.
L’étude est consultable ici.