Des comédiens pour incarner l’éducation aux médias

Extrait d'une vidéo de "Trop Mytho" animée par Scotty Bernard et Maissa Diawara

Extrait d'une vidéo de "Trop Mytho" animée par Scotty Bernard et Maissa Diawara

Les comédiens Maissa Diawara et Scotty Bernard s'aventurent dans l'univers des médias.

L’association Lumières sur l’info a misé sur les jeunes comédiens, Maissa Diawara et Scotty Bernard, pour faire de l’éducation à l’information et aux médias. Depuis trois ans, ils sont à la tête de la web-série “Trop Mytho” qui décortique des fausses actualités et vulgarise des sujets tendances. L’origine des Drag Queens, les deep fakes, la contraception et la stérilité ou encore le MMA... Ils s’attaquent tous les mois à différentes thématiques. Une vidéo d’environ 8 minutes est publiée sur YouTube, avant d’être déclinée dans des formats plus courts sur les réseaux sociaux. La chaîne compte près de 4 000 abonnés sur Instagram et YouTube, et près de 7 000 sur TikTok.

Les deux comédiens n’ont pourtant aucun lien avec le monde de l’information. Âgée de 19 ans, Maissa Diawara réalise des études de cinéma et d’audiovisuel à La Sorbonne. De son côté, Scotty Bernard, la vingtaine, tourne pour des films de fictions et fait du doublage. “Nous n’avons pas la prétention de nous penser journalistes”, affirme Scotty Bernard avant d’ajouter “nous utilisons un jargon moins compliqué et nous sommes entourés de spécialistes pour réaliser nos vidéos". Ils sont supervisés par une journaliste en fin de formation Marie Dufour-Fender. L'ensemble est validé par Susanna Dörhage, vice-présidente de l’association et journaliste à Zebra Production.

Aux origines : Un casting et des attentats

Maissa Diawara et Scotty Bernard sont repérés lors d’un casting. Pendant ce rendez-vous, Maissa Diawara regarde une vidéo d’une dame âgée divulguant des fausses informations sur le coronavirus. “Je devais réagir et mener une enquête avant de faire une présentation”, explique l’étudiante. Elle rencontre ensuite Scotty Bernard, et le duo rémunéré démarre le projet. “Trop Mytho a éveillé mon sens critique”, se réjouit aujourd’hui Scotty Bernard. L’association assume ce mélange des genres. “Des créateurs de contenus présents sur les réseaux sociaux pourraient être d’excellents journalistes, car ils travaillent avec des règles et une déontologie de journaliste”, soutient Susanna Dörhage. Le plus important pour la responsable est de toucher le plus de jeunes possible à travers ce format.

Avant de lancer cette web-série, Lumières sur l’info a développé un réseau de 50 journalistes adhérents pour animer des ateliers en milieu scolaire, avec le soutien du CLEMI et du ministère de la Culture. Les débuts de l’association commencent pendant le tournage d’un film documentaire en grande banlieue parisienne après les attentats terroristes à Paris en 2015. “Les jeunes garçons rencontrés étaient dans une réalité parallèle, certains pensaient que les attentats n’avaient pas eu lieu”, se rappelle Susanna Dörhage. Ils s’appuyaient sur des contenus trouvés en ligne pour étayer leurs propos. En réponse, l’équipe de tournage enquête sur la source de ces contenus erronés. “Nous leur avons montré que ces sites n’étaient pas fiables, la démarche n’est plus de dire ''tu as tort'', mais ''regardons d’où vient l’information'' et nous en discutions”, explique la vice-présidente.

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