Et si l’influence se mettait au service du bien commun ?

kolsquare

Pour le fondateur et CEO de Kolsquare, « convergence » et « responsabilité » seront les deux tendances fortes du marketing d’influence en 2024. Malgré le contexte global tendu, le marché devrait encore doubler en 2024… Il nous explique pourquoi.

Quel regard portez-vous sur l’année 2023 ?

Elle a été une année charnière pour le social média et l’influence marketing. Les crises internationales et le retour de l’inflation, ont freiné les ambitions des marques. Le secteur du commerce et du retail a été, et reste encore, très challengé, mais la France s’en sort plutôt bien comparé à l’Allemagne et à l’Espagne. 2023 a marqué la fin de la période euphorique dont nous avons bénéficié depuis le Covid et durant laquelle les acteurs de notre secteur (marques, agences, créateurs de contenus…) ont gagné en maturité et en crédibilité. Nous avons acquis une légitimité et démontré notre efficacité, outils de mesure à l’appui. Nous sommes également le premier pays au monde à avoir mis en place une loi pour encadrer les pratiques en matière d’influence marketing.

Comment s’annonce l’année 2024 ?

S’il est clair que la reprise économique n’est pas pour tout de suite, notre marché devrait continuer de croître pour doubler bien qu’ayant atteint un palier de maturité. La professionnalisation va se poursuivre, les tarifs vont se réguler après avoir sensiblement baissés (-42% sur le tarifs des reels et -21% sur celui des posts chez les macro influenceurs…). Mais la grande tendance de l’année 2024 devrait être celle de la convergence à tous les niveaux. Convergence de format, les réseaux sociaux proposant des formats de plus en plus similaires… C’est donc sur la performance de l’algorithme et la qualité du contenu que va se faire la différence. Convergence de budget, ensuite, pour les marques qui s’aperçoivent que l’influence n’est plus seulement un sujet de communication, mais aussi de développement commercial. Convergence des médias, enfin, où les marques n’hésitent plus à valoriser les contenus de leurs créateurs via de l’achat d’espace sur d’autres médias.

L’IA est-il aussi un sujet dans votre univers ?

On en parle beaucoup, surtout de l’IA générative, mais nous n’en sommes qu’aux balbutiements selon moi. Elle facilite la conduite des campagnes, pour l’automatisation des prises de contact par exemple. Elle va également faciliter le travail des créateurs de contenus, qui devront toutefois rester vigilants pour ne pas risquer de créer des contenus trop similaires. On l’observe déjà sur certains posts de synthèse sur LinkedIn par exemple, mais moins sur les autres réseaux. L’IA doit être utilisée de manière… intelligente !

On parle aussi beaucoup d’influence responsable…

Oui, car notre métier a été malheureusement éclaboussé par quelques mauvaises pratiques très médiatisées. Mais c’est oublier le travail de la majorité des influenceurs en France qui en ont fait souvent un métier et qui ne tombent pas dans les excès ! Notre métier est désormais très encadré par la loi sur des sujets de transparence des collaborations, de contractualisation, de fiscalité… Et ce n’est pas fini ! Nous contribuons actuellement, avec l’UMICC notamment, à la réécriture de cette loi pour qu’elle s’aligne avec le Digital Service Act européen. Au-delà de la loi, il y a également les aspects éthiques comme la transparence, l’incitation à la surconsommation, la santé mentale, l’environnement… L’influence étant devenue un média hyper puissant, sans doute le plus affinitaire, elle peut se mettre au service du bien. Nous avons identifié ça chez Kolsquare dès notre création, en décidant d’en faire notre raison d’être en tant qu’Entreprise à Mission. Cela se traduit concrètement dans notre technologie, qui intègre un nombre croissant de fonctionnalités permettant à nos clients d’exercer leur métier de manière responsable, mais aussi dans nos collaborations avec des nombreuses ONG, à qui on reverse 1% de notre CA et soutient aussi dans leurs actions d’influence. Pour aller un cran plus loin, nous venons d’ailleurs de lancer la Fondation 1% for Social Dilemma avec l’idée d’inciter d’autres entreprises à en faire autant.

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