Sam Altman de retour à la tête d'OpenAI, quelques jours après son éviction
Emmett Shear ne sera pas resté longtemps à la tête de OpenAI. A peine quelques jours après sa nomination à la place de Sam Altam, il quitte la start-up à l’origine de ChatGPT. Sam Altman, évincé il y a moins d’une semaine, est pour sa part de retour en tant que président-directeur général d’OpenAI. "Nous avons trouvé un accord de principe pour que Sam revienne chez OpenAI comme PDG" avec des changements dans le conseil d'administration, dont les premiers membres seront Bret Taylor (président), Larry Summers et Adam D'Angelo, a expliqué l'entreprise le 21 novembre au soir.
Sam Altman, que Microsoft avait annoncé lundi embaucher, trois jours après son limogeage, a affirmé dans la foulée avoir le soutien de Satya Nadella, le patron du géant de la tech, pour revenir à la tête d'OpenAI. "Avec le nouveau conseil d'administration et le soutien de Satya, j'ai hâte de revenir chez OpenAI et de bâtir un partenariat solide" avec Microsoft, a-t-il écrit sur X (ex-Twitter). Son collègue Greg Brockman, ancien président du conseil d'administration qui l'avait suivi chez Microsoft, a également annoncé son retour sur X.
Microsoft soutient le retour de Sam Altman à OpenAI
OpenAI a été fondé en 2015 comme une association à but non lucratif. Depuis, il s'est associé à Microsoft qui a investi des milliards de dollars et lui a donné accès à son infrastructure informatique pour lui permettre de mettre au point des modèles d'IA toujours plus performants. Le géant informatique est aussi actionnaire minoritaire - à un niveau non divulgué - de la branche privée d'OpenAI, contrôlée par la fondation originale. Interrogé par Bloomberg mardi, Satya Nadella n'avait pas exclu un retour de Sam Altman chez OpenAI, affirmant qu'il faudrait alors "des changements de gouvernance, pour éviter des changements soudains où nous ne serions pas dans la boucle".
L'éviction surprise de Sam Altman vendredi avait provoqué un séisme dans la Silicon Valley. Selon une lettre publiée par plusieurs médias américains, près de 700 des 770 salariés d'OpenAI, dont la première dirigeante nommée par intérim, ont menacé durant le week-end de démissionner si Sam Altman, 38 ans, ne revenait pas.
Un nouveau conseil d'administration
Le nouveau conseil d'administration, s'il reste aussi restreint que le précédent, diffère drastiquement par l'expérience de ses premiers membres, par ailleurs tous des hommes. - Expérience - Bret Taylor, 43 ans, co-créateur de Google Maps, est un ex-dirigeant du spécialiste des logiciels Salesforce. Il a oeuvré comme directeur technique chez Facebook (Meta), et a également été membre du conseil d'administration de Twitter devenu depuis X jusqu'à la reprise du réseau social par Elon Musk. Larry Summers, 68 ans, professeur à Harvard, est l'ancien secrétaire du trésor des Etats-Unis, et a été économiste en chef de la Banque mondiale. Figure connue de la Silicon Valley, Adam d'Angelo, 39 ans, est l'un des rescapés du précédent conseil. Il a fondé le site de questions-réponses Quora.
En revanche, Ilya Sutskever, tête pensante d'OpenAI, l'entrepreneuse Tasha McCauley et Helen Toner, directrice de la stratégie d'un institut de recherche dans les nouvelles technologies, ne sont pas cités et pourraient avoir été écartés. Réputé très inquiet des avancées de l'IA dont il craint qu'elle ne finisse par poursuivre des buts en contradiction avec ceux de l'humanité, Ilya Sutskever avait affirmé dès lundi "regretter sincèrement (sa) participation dans la décision du conseil d'administration" d'évincer Sam Altman.