Droit d’auteur : Spotify modifie son mode de rémunération des artistes
Le système de rémunération de Spotify va évoluer pour répondre à trois impératifs : "décourager davantage le streaming artificiel, mieux répartir les petits paiements qui ne parviennent pas aux artistes, et mettre un frein à ceux qui tentent de jouer avec le système" en misant sur les "bruits" non musicaux, explique-t-il sur son site internet destiné aux artistes. En s'attaquant à chacun de ces problèmes, Spotify estime pouvoir générer environ un milliard de dollars de revenus supplémentaires pour "les artistes émergents et professionnels au cours des cinq prochaines années". À compter du début 2024, la plateforme va introduire un minimum de 1.000 écoutes sur 12 mois pour pouvoir générer un paiement. Spotify explique que sous ce seuil, les titres génèrent actuellement en moyenne 0,03 dollar par mois et ne sont pas touchés par les ayants droit alors qu'au total ils représentent une somme de 40 millions de dollars. "Nous allons simplement utiliser ces dizaines de millions de dollars par an pour augmenter les paiements aux titres éligibles", indique la plateforme. Dans sa lutte contre le streaming artificiel, généré par des robots notamment, Spotify annonce qu'elle va "facturer les labels et les distributeurs pour chaque titre lorsqu'un streaming artificiel flagrant sera détecté sur leur contenu". Le montant de cette retenue n'a pas été précisé. Début 2023, une première étude mondiale sur le sujet avait évalué qu'entre 1% et 3% des écoutes en ligne étaient fausses, selon les données de 2021 en France du Centre national de la musique (CNM).
Troisième évolution de son mode de rémunération, Spotify va relever ses conditions pour le versement de royalties sur les écoutes de "bruits" non musicaux (sons d'animaux, de la nature etc.). Les titres de ce genre de bruits devront avoir une durée d'au moins deux minutes et Spotify va discuter avec les détenteurs de ces droits "pour valoriser les flux de bruit à une fraction de la valeur des flux de musique". "Ce n'est qu'un début", estimait début novembre la patronne de la plateforme de distribution de musique Stem, Kristin Graziani, à propos des changements envisagés par Spotify, tout en jugeant qu'il s'agissait de "pas dans la bonne direction".