L’Express trace sa route

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De gauche à droite : Diane Lemoine, Alain Weill et Eric Chol

(© Thierry Wojciak/CBNews)

Avec désormais 100% du capital de l’Express depuis le rachat des 49% du capital détenus par le groupe Altice, son propriétaire Alain Weill depuis 2019 entend désormais s’inscrire dans une « logique de montée en gamme » alors que le titre fête ses 70 ans, a-t-il indiqué lundi lors d’un déjeuner de presse.

Car l’hebdomadaire veut se donner les moyens de ses ambitions tandis que le second semestre de l’année 2023 s’annonce bénéficiaire, tout comme 2024. « 23 ans que l’on n’avait pas connu cela », souligne-t-il et alors qu’en 2019, L’Express affichait encore 12 millions d’euros de pertes. Avec la volonté affichée de faire des leaders d’opinion, des CSP+ ou encore les cadres dirigeants ses cibles de lecteurs, le news magazine « assume » pleinement le recul « OJD » des ventes au numéro et s’intéresse désormais de près aux « audiences ACPM » plus en phase avec sa volonté de maintenir sa place dans la hiérarchie, face à ses concurrents directs. « La qualité de l’audience plus que le volume », résume Diane Lemoine, directrice générale déléguée. « L’Express n’est pas qu’un hebdo, c’est aussi un site spécialisé dans l’actualité en continue. Nous sommes dans l’analyse, pas le hard news », pointe M. Weill. Bref, une « marque multimédia » qui inaugurera par ailleurs le 18 octobre sa nouvelle application.

Dans ce contexte, les importantes augmentations du prix du magazine print (de 4,90€ à 6,90€ tout de même) et de celui de l’abonnement n’ont pas effrayé les lecteurs, au contraire, selon les dirigeants de L’Express. « Nous sommes le plus cher des hebdomadaires généralistes et nous sommes le titre qui se porte le mieux en kiosque », assène Alain Weill. Ce dernier ne souhaite d’ailleurs pas engager une course effrénée aux gains de nouveaux abonnés (25 000 purs numériques + 75 000 print), mais maintenir ces 100 000 actuels, en programmant au fil de l’eau des augmentations de tarifs afin de faire progresser le chiffre d’affaires. Une partie de la source de revenus qui participe à hauteur de 60% du CA quand celle des revenus publicitaires affichent 40%. Une politique nouvelle qui a permis au passage de faire baisser drastiquement l’âge moyen du lecteur de L’Express : de plus de 60 ans il y a trois ans à sous la barre des 50 ans aujourd’hui, indique encore la direction du magazine.

Création de "Express Connect"

Mais L’Express nouvelle manière, en position de force, est maintenant à la recherche de nouveaux relais de croissance. Il a ainsi racheté la start-up lyonnaise What The Franchise, une marketplace spécialisée dans les opportunités de la franchise. Le titre compte ainsi résolument se lancer dans cette activité des « salons virtuels » en y instillant sous l’appellation « Express Connect », outre ici le thème de la franchise, des plateformes d'information et de mise en relation d'exposants et de clients dès l’année prochaine autour des sujets Éducation, Gestion de patrimoine ou encore Tourisme et Emploi cadre…

Des festivités

Puis, pour fêter dignement les 70 ans de l’hebdomadaire fondé le 16 mai 1953 pour devenir news magazine en 1964, dès ce jeudi sortira un numéro spécial de 220 pages sur la saga de l'Express, vendu 12,90 euros pendant six semaines. Un colloque sera par ailleurs organisé ce mercredi à la Maison de la Radio sur le thème « C’était bien hier, ce sera mieux demain » et avec la remise de 5 Prix (Transformation, Science, Europe, Liberté et Grand Prix l’Express). De quoi permettre à Eric Chol, directeur de la rédaction, de rappeler que le magazine L’Express est « libéral, européen, laïque et universaliste » dans l’esprit, tout en défendant « la rationalité » des choses et des événements.

Enfin, avec un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros et un résultat de 5 millions d’euros, L’Express (130 collaborateurs dont 70 journalistes) souhaite doubler ses revenus « à 5 ans », pointe Alain Weill. Ce dernier n'exclut pas également de se porter candidat en 2025 lors du renouvellement des fréquences des chaînes de la TNT. « Nous fabriquons du contenu tous les jours, l'idée d'une chaîne linéaire aurait du sens » même si, insiste-t-il, la télévision de 2025 doit aussi bien être linéaire que délinéarisée…

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