Rima Abdul-Malak : il n’y a pas de « nécessité absolue » à créer une holding de l’audiovisuel public

Rima Abdul Malak
(©  Thibaut Chapotot / Ministère de la Culture)

Dans un communiqué vendredi, le Syndicat national des journalistes (SNJ) annonce avoir rencontré le 8 juin dernier la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak avec d’autres syndicats (CGT, CGDT, FO-Médias, Sud, UNSA, CFTC, CFE-CGC FCCS) et lui avoir soumis une liste de questions.

Ainsi, concernant les missions à venir des sociétés de l’audiovisuel public, la ministre indique que les discussions sur les Contrats d’Objectifs et de Moyens (COM) avec les directions d’entreprises sont en cours et doivent aboutir d’ici la fin de l’année. Elle précise qu’elle a « largement consulté » au préalable les parlementaires, sauf le RN indique-t-elle, qui a « clairement appelé à la privatisation de l'audiovisuel public », et se sont « entendus » sur les différents sujets. Interpellée sur la trajectoire financière des sociétés de l’audiovisuel public dans les années qui viennent, la ministre prend acte des initiatives parlementaires qui se « multiplient » mais concernant spécifiquement l’initiative portée par le sénateur Lafon dont le projet de loi entrera en discussions ce lundi, elle affirme qu’à ce jour, elle « ne comptait pas » proposer de projet de loi sur la base des propositions du président de la commission de la Culture, de l'Éducation et de la Communication du Sénat.

Pub après 20h : ne rien changer à l’équilibre actuel

Sur le financement de l’audiovisuel public, Mme Abdul-Malak indique à l’intersyndicale qui souhaite pour sa part que la mise en place d’une taxe affectée proportionnelle aux revenus des citoyens, que cela n’entre pas dans ses projets. Pour elle, le débat du financement « est clos » alors que la Contribution à l’audiovisuel public (CAP) a été supprimée et que le gouvernement « ne compte pas créer un nouvel impôt », assène-t-elle. Pour elle, le mode de financement sur une fraction de TVA « semble le bon équilibre et sans doute le plus simple à mettre en place ». Et d’annoncer qu’une proposition de loi organique (PPLO) pour pérenniser ce mode de financement « est possible lors du débat budgétaire cet automne ». En outre sur la suppression de la publicité après 20h sur les antennes de France Télévisions, Rima Abdul-Malak est claire : elle est « pour un statu quo : on ne change rien à l’équilibre actuel ».

Enfin, sur le mode d’organisation à venir pour l’audiovisuel public (fusion, holding, statu quo organisationnel), la ministre juge que les coopérations entre les entreprises publiques « existent, elles avancent ». Elle se dit toutefois « pas du tout favorable à un big bang organisationnel » mais se dit prête à ce que soit amplifiée les coopérations entre ces entreprises. Elle dit ainsi croire à des coopérations « par le bas que par le haut via une holding ». Quoi qu’il en soit, « le changement organisationnel ne doit pas être un préalable mais éventuellement un aboutissement », ne voyant pas au passage de « nécessité absolue », d’ailleurs, à constituer une holding de l’audiovisuel public.

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