Direct Radio : toutes les radios de 5 groupes dans une appli

« Un poste de radio numérique dans votre poche ». Christopher Baldelli, président du directoire de RTL, a annoncé officiellement jeudi le lancement de l'association Plateforme Radio qui regroupe outre son groupe, le gratin des groupes radiophoniques nationaux privés (NextRadioTV, NRJ Group, Lagardère) et le groupe public Radio France. Une association dont les contours ont commencé à être développés il y a un an, a pour sa première initiative frappé un grand coup avec le lancement en septembre prochain d'une appli gratuite : Direct Radio. Elle sera disponible sur l'AppStore et Google Play dans laquelle l'ensemble de leurs radios seront présentes en écoute. Pour Mathieu Gallet de Radio France, cette démarche est une certaine « idée de l'indépendance nationale par rapport aux distributeurs numériques de nos radios, non français. C'est défendre notre patrimoine radiophonique et on ne veut pas perdre cette richesse ». M. Baldelli enfonce le clou : « Nous ne sommes pas satisfaits de la distribution actuelle et de notre référencement sur les plateformes mondiales d'origine américaine » et « nous sommes des producteurs de contenus, nous », souligne M. Gallet. Une façon donc de répondre aux dizaines d'applications gratuites qui permettent déjà d'écouter toutes les radios françaises et internationales, avec en tête celle du californien TuneIn qui offre 100 000 radios dans 230 pays ou territoires. De même, l'association ne ferme la porte à personne : « nous sommes dans un système ouvert à d'autres radios », renchérit Kevin Benharrats de NRJ Group. Concrètement, l'appli proposera pour ne vexer personne un écran d'entrée où les noms des radios seront visibles aléatoirement. Sur smartphone et tablette, Direct Radio donnera la possibilité à son utilisateur d'inscrire ses favoris, de recevoir des alertes ou encore d'obtenir des programmes détaillés, notamment. Commercialement, chacune des radios traitera sa publicité en propre, « pas de régie commune », souligne M. Benharrats.

Les Indés Radios et le SIRTI réagissent

Une démarche forcément mal perçue par les « petites » radios indépendants et associatives, Syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes (SIRTI) et Le GIE Les Indés Radios en tête, alors que la radio numérique terrestre (RNT) vient d'être lancé à Paris, Marseille et Nice. « Les Indés Radios ont lancé leur appli il y a un an, c'est notre droit de lancer notre propre système. Ils ne nous ont rien demandé au lancement », relève Christopher Baldelli qui martèle : « la RNT n'est plus un sujet. C'est notre choix, on l'assume ». Le GIE des Indés Radios, pour sa part, rappelle dans un communiqué « que la radio de demain passe avant tout par la complémentarité́ RNT/Internet et une concertation respectant toutes les radios et leur public ». Et d'ajouter qu'un player radio unique sur Internet « pourrait parfaitement s’intégrer dans ce dispositif » mais que son succès résiderait dans le fait que ce player unique puisse proposer « à l’écoute l’exhaustivité des radios ». Pour le SIRTI, la radio sur IP  « existe et se développe, mais elle ne peut remplacer la RNT, pas plus que les applications TV sur internet ne pourraient remplacer la TNT ». Pour le syndicat, la RNT « c’est une radio de meilleure qualité sonore, gratuite pour les auditeurs, facile à capter de manière réellement illimitée, mobile et plus diversifiée ». Il souligne que « cette radio sur IP promet d’être une couteuse usine à gaz » qui « dépendra chaque jour davantage des opérateurs de télécommunications et des distributeurs de l’internet qui n’offriront pas, ni aux auditeurs ni aux éditeurs, les flux massifs qui seront nécessaires pour la développer en alternative à la radiodiffusion libre ».

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