Stéphane Chéry : le Club des annonceurs va devenir -aussi- un organisme de formation

Elu fin 2022  à la présidence du Club des annonceurs, Stéphane Chery,  directeur de la marque, de la publicité et des partenariats groupe de la SNCF, revient sur sa feuille de route et ses ambitions pour le Club. 

CB News : Quel est le rôle du Club des annonceurs aujourd’hui ? Et quel pourrait-il être demain ?

Stéphane Chéry : Le Club existe depuis 1991 et commence donc à avoir quelques belles années d’expérience. Il compte parmi ses membres, des gens qui travaillent sur la question de la marque, que l’on soit dans le métier du marketing ou dans les métiers de la communication. Le Club est l’un des rares lieux où peuvent se rencontrer des gens qui viennent d’entreprises venant d’univers très différents. L’idée de départ était de considérer que lorsqu’on est directeur de la communication ou du marketing, on peut se trouver paradoxalement assez isolé du monde extérieur. On est connecté à la stratégie de l’entreprise mais on n’est pas forcément en phase avec ce qu’il se passe dans le tissu politique, public ou social. C’est donc une organisation très différente des autres. Notre but est moins de signer des pétitions ou de monter au créneau que de se retourner vers celles et ceux qui sont en action à différents niveaux hiérarchiques des métiers de communication, de marketing.

CB News : Quels sont vos projets pour le Club ?

Stéphane Chéry : Je vais essayer de conforter cette spécificité pour en faire un lieu où l’on vient partager ses doutes, parfois ses contradictions, parfois son inconfort, pour dire son malaise par rapport à un certain nombre d’enjeux. L’autre particularité du Club est que c’est un endroit où l’on attire non seulement les patrons mais aussi les équipes. On peut venir y confronter ses enjeux de communication avec des gens qui sont dans un autre secteur et voir ce que l’on peut y gagner. On est aussi là pour analyser les impacts des événements politiques ou économiques sur notre activité. Nous avons aujourd’hui un gros débat sur la crise du recrutement mais aussi sur l’émergence de l’intelligence artificielle. Parmi les enjeux dont nous débattons, il y a évidemment la sobriété, qui doit certainement devenir désirable pour être acceptable. Le troisième thème fort, c’est la marque et la façon dont elle parle au client, au citoyen, à l’électeur, au consommateur et surtout au collaborateur. C’est un sujet de développement et donc de survie. Comment fait-on quand, comme à la RATP on a besoin de 6 000 personnes, ou de 14 000 à la SNCF ? Qu’est-ce qu’on crée comme thèmes et comme enjeu ? La marque employeur, c’est un sujet qui n’est ni tout à fait du recrutement, ni tout à fait bien de la valorisation de la marque.

CB News : Quels sont les axes de développement ?

Stéphane Chéry : Il y a deux axes très forts. Le premier est de créer un lieu d’échange, de partage pour les dirigeants, et leurs équipes. On s’est rencontré le 30 janvier, on a donné la parole à la totalité de nos membres en toute confidentialité sur leurs points de stress, de blocages, de préoccupations. Certains ont dit mais moi, mon budget a baissé de 50 % et aidez-moi, d’autres se posent la question de la crédibilité de leur marque ou des difficultés de leur secteur. Finalement, on reprend un peu ce que dit ce vieux proverbe africain que tout seul, on peut aller plus vite, mais qu’ensemble on va plus loin. Le deuxième est de faire un Club un organisme de formation. L’idée est de s’entourer de praticiens de se faire référencer comme un organisme de formation continue. Cette mission est inscrite dans nos statuts mais jusqu’à présent nous n’avions pas envisagé qu’elle soit officiellement reconnue et certifiée.

CB News : Est-ce qu’il y a une volonté d’élargir la portée du Club à d’autres secteurs, à d’autres entreprises ?

Stéphane Chéry : Oui. Je pense qu’il y a un phénomène naturel. C’est que plus ce club s’enrichit de gens qui travaillent dans des univers différents, plus il produira, je crois, des conclusions ou des informations utiles à toutes et à tous. Avec cet élargissement, il y a presque une cinquantaine de marques différentes qui désormais sont représentées dans ce club.