Vivendi : un CA en hausse de +10% en 2022, à 9,6 milliards d’euros

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Vivendi a plongé dans le rouge en 2022, avec une perte nette de plus d'un milliard d'euros due principalement à la déconsolidation de l'opérateur Telecom Italia au conseil d'administration duquel il ne siège plus, selon un communiqué publié mercredi.

Nous "avons maintenant une totale liberté pour défendre la juste valorisation" de Telecom Italia, dont Vivendi est le premier actionnaire avec 24% du capital, a déclaré le président du directoire Arnaud de Puyfontaine, lors d'une conférence avec des journalistes. "Les offres, telles qu'elles sont aujourd'hui, sont bien en deçà de la valeur réelle de cette belle entreprise", a-t-il ajouté, alors que l'opérateur fait l'objet de propositions de rachat d'actifs par la Caisse des dépôts italienne (CDP) et le fonds d'investissements américain KKR. Vivendi a également dévalué de 300 millions d'euros la valeur comptable d'Editis, son groupe d'édition qu'il tente de céder pour mettre la maison sur son rival Hachette Livre. L'écart avec la valeur d'acquisition de 829 millions d'euros est dû au faible niveau de prix proposé par les éventuels repreneurs, a expliqué M. de Puyfontaine.

Les bons chiffres de Havas

En 2022, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 9,6 milliards d'euros, en hausse de 10%, porté notamment par les bonnes performances de Havas, en progression de 18,1% à 2,765 milliards d'euros. Le groupe publicitaire voit ainsi son revenu net en hausse de +15,8%, à 2,590 alors que la croissance organique 2022 affiche +6,8% vs 2021. Dans ce contexte, l’ensemble des zones géographiques où est présent Havas enregistre « des performances organiques très satisfaisantes », pointe Vivendi dans son communiqué : l’Europe (+7,6%) et l’Amérique du Nord (+5,2%) sont les contributeurs les plus importants, enregistrant des croissances organiques « toujours très solides » tandis que l’Asie-Pacifique (+5,8%)  et l’Amérique Latine (+13,6%) enregistrent des croissances organiques « de bon niveau ».

Canal+ : 9,5 millions d’abonnés en France

De son côté, le groupe Canal+ enregistre 25,2 millions d'abonnés dans le monde (+1,3 million en un an), porté notamment par son développement en Afrique et en Europe de l'Est, les moteurs de croissance du groupe. Le chiffre d'affaires du groupe Canal+ a atteint 5,8 milliards d'euros, en hausse de 1,7% sur un an. Le chiffre d’affaires des activités de la télévision en France métropolitaine progresse quant à lui de 1,6% à taux de change et périmètre constants vs 2021, porté notamment par une nouvelle croissance du parc d’abonnés. Le portefeuille total d’abonnés en France métropolitaine affiche en effet une croissance nette de 457 000 abonnés sur les 12 derniers mois, et atteint 9,5 millions d’abonnés. Le chiffre d’affaires à l’international augmente pour sa part de 3,5% à taux de change et périmètre constants vs 2021, porté par une nouvelle hausse « significative » du parc d’abonnés (+1,3 million en un an). Le portefeuille total d’abonnés hors de France métropolitaine s’établit à 16 millions d’abonnés, à fin décembre 2022. La filiale de production audiovisuelle StudioCanal a quant à elle plongé de 22,8%, à taux de changes et périmètre constants, après "une année 2021 exceptionnelle" et en raison du report de films internationaux en 2023. Prisma Media affiche un CA 2022 de 320 millions d’euros, « stable » à taux de change et périmètre constants vs 2021, indique Vivendi sans plus de précision, notant tout de même une activité digitale « en croissance ». L’EBITA du groupe de presse s’élève à 31 millions d'euros, en augmentation de 1 million d’euros vs 2021 « malgré l’impact de la forte augmentation des coûts des matières premières, en particulier des prix du papier », justifie Vivendi.

En outre, Vincent Bolloré, qui contrôle Vivendi avec 29,5% du capital, a annoncé son retrait en avril de son rôle de censeur au conseil de surveillance du groupe. Le dirigeant proposera la nomination de son fils aîné, Sébastien Bolloré, lors de la prochaine assemblée générale, pour siéger aux côtés de ses autres enfants Cyrille Bolloré et Yannick Bolloré, président du conseil de surveillance.

L’épineux dossier Editis

Enfin, Vivendi a annoncé la poursuite des discussions avec les potentiels repreneurs d'Editis pour déposer à la mi-mars de nouvelles propositions de remèdes aux autorités européennes de la concurrence, qui examinent jusqu'au 23 mai la prise de contrôle de Lagardère par le géant français des médias. "Nous apporterons des réponses détaillées à tous les éléments communiqués" dans la notification des griefs de Bruxelles, a déclaré le président du directoire de Vivendi Arnaud de Puyfontaine, lors d'une conférence téléphonique. Le scénario privilégié reste celui d'une opération de cotation-distribution, mais "nous regardons d'autres options qui, le cas échéant, pourraient être disponibles", a-t-il précisé. Quoi qu’il en soit, en 2022, le chiffre d’affaires d’Editis s’établit à 789 millions d’euros, en recul de 8,1% à taux de change et périmètre constants vs 2021, « dans un marché en baisse ». « Cette évolution est néanmoins à relativiser en raison de la croissance inédite de 2021 », relativise Vivendi.

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