La nouvelle Romance de DDB

Romance est la nouvelle histoire du groupe DDB. Revue de détail et Trois questions à Christophe Lichtenstein, co-dirigeant de l'enseigne avec Alexander Kalchev.

En France, DDB fut le berceau de deux pépites créatives : Louis XIV, puis V, ensuite intégrées dans le giron de leur maison-mère. Expériences réussies qui permettent à un troisième projet d’éclore, poétiquement baptisé Romance. La petite structure, actuellement en incubation dans les locaux de DDB, est managée par un tandem de choc, Alexander Kalchev et Christophe Lichtenstein, actionnaires de la nouvelle entité. Mais pourquoi créer une enseigne après avoir absorbé V l’an dernier? « Il s’agissait d’une agence de taille moyenne. Dans ce « monde », il faut être soit petit et réactif, soit bien plus conséquent, sinon on disparait » analyse sans état d’ame Jean-Luc Bravi, co président de DDB Paris. Même si ces nouvelles agences ont des cycles de vie d’une dizaine d’années, l’aventure vaut le coup. « Mettre le pied à l’étrier à de réels talents, transmettre le flambeau, c’est un vrai plaisir et nous cherchions de nouveaux leviers de croissance » ajoute l’ancien patron de Louis XIV. Si Romance est l'écrin idéal pour les budgets doublons, ce n’est pas sa vocation première : l’enseigne « séduira les annonceurs sur d’autres sujets. L’idée est qu’ils aillent voir Romance alors qu’ils n’auraient pas pensé à DDB ». Les deux managers ont un gros background : Alexander Kalchev que « cède » DDB, s’est notamment illustré sur Wrigley's, Voyages-SNCF, la réalisation du premier Manga interactif pour INPES, l'événement Tropicana ou dernièrement sur Honda. Et, comme le revendique l’ADN DDB, son expertise est aussi digitale. Côté Christophe Lichtenstein, c’est un retour au bercail. Il fut le DG de DDB jusqu’en 2001, puis a fondé Leg, avant de diriger Publicis Conseil, de prendre la présidence de Saatchi & Saatchi et la vice présidence d'Havas Paris. Ces deux dernières années, il s’est consacré à des missions de consulting, mais a passé ces derniers mois à travailler sa Romance. Si la jolie histoire va débuter Rue la Condamine, elle quittera son cocon dans les prochains mois, avec ses propres troupes et locaux.

INTERVIEW de Christophe Lichtenstein, co-dirigeant de Romance

Comment qualifiriez vous cette nouvelle agence et pourquoi ce nom?

Romance est une agence globale, digitale et créative. Nous voulons être agiles et rapides aussi. Nous ne sommes pas filiale de l’agence DDB mais du groupe, nous profiterons donc d'un écosystème plus vaste. Le nom Romance est une idée d'Alexander Kalchev. C'est un plaisir de travailler avec lui, c'est un type talentueux et moderne. Nous savions que la technologie et l’innovation seraient au cœur de notre modèle, surtout chez DDB. Le nom devait donc évoquer notre attachement aux idées, à l’émotion, à la relation avec les consommateurs. Quant au choix de DDB… C'est vrai que je réfléchis à un projet depuis longtemps, j’ai eu des propositions séduisantes, d’autres moins… Là il n’y avait pas photo. La marque DDB est l’une des plus belles au monde. D'autant plus que nous sommes actionnaires de Romance, certes minoritaires mais ce n’est pas symbolique non plus. Peu de groupe offrent encore cette opportunité. L’avantage du montage, qui nous adosse au réseau, c'est aussi que nous pourrons pitcher des marques mondiales. Et localement - même si ce n’est pas le principal objectif - nous pourrons accueillir des budgets doublons en nous appuyant sur les ressources du groupe.

Déjà des budgets ?

Nous démarrons avec les clients GQ, KissKissBankBank et une société spécialisée dans les objets connectés qui a le vent en poupe. Concernant cette dernière, c’est un client que je conseillais déjà et qui nous confie un projet. La marque - qui innove sur le marché de la santé - est en plein développement, son potentiel est immense. Ses concurrents, ses investisseurs et ses clients sont principalement aux US et déjà en Asie. Enfin nous sommes shortlistés sur la compétition Audi, c’est excitant.

Quelles sont vos ambitions ?

Certaines évidences sont bonnes à dire : la croissance et la qualité du travail avant tout. Une banque ? Un distributeur ? Un budget automobile ? Sûrement. Le marché des objets connecté et celui du luxe nous intéressent aussi. J'espère que nous pourrons pitcher sur d'autres marchés que la France. Le réseau, nos clients, notre positionnement et notre offre le permettent.

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