Consommation : la presse et le livre, les perdants des années 2010
La presse imprimée et le livre sont les deux perdants dans le budget des Français pour la culture, selon une étude de l'Insee portant sur les années 2011 à 2017, publiée mardi. Entre ces deux années, "la dépense moyenne des ménages en biens et services culturels" a chuté de 10%, soit une centaine d'euros par an, a indiqué l'Insee dans son "portrait social" de la France en 2022. Deux facteurs l'expliquent: principalement la baisse des prix des "biens d'équipement permettant d'accéder aux contenus culturels" et ensuite la baisse des dépenses dans les livres et la presse (-11%).
"Entre 2011 et 2017, la part moyenne du budget des ménages consacré à la culture diminue de 0,6 point, passant de 4,4% à 3,8%", résume l'Insee. Le prix des livres, sur cette période, a augmenté moins vite que l'inflation globale (+1,8%, contre 4,7%) et celui des journaux et périodiques a été drastiquement abaissé (-18,9%). L'avenir s'annonce difficile pour l'imprimé, qui a un public âgé. D'après l'Insee, "la part des dépenses de livres et de presse augmente fortement avec l'âge : en 2017, elle est de 13% pour les ménages les plus jeunes [moins de 35 ans, NDLR] et atteint 35% pour les plus âgés [plus de 65 ans]".
Les gagnants dans la culture sont les "redevances et abonnements" (à des offres télévisuelles, ou à des plateformes vidéo ou musicales) et les "sorties et divertissements", dont le prix a augmenté (+8%), mais pas forcément la fréquentation. Les équipements dont le prix baisse sont les téléviseurs, ordinateurs et autres appareils électroniques (dont les appareils photo), équipements en son, etc.
L'enquête de l'Insee souligne par ailleurs les différences persistantes entre classes sociales concernant le budget consacré à la culture. "Les ménages dont la personne de référence est cadre ou profession intellectuelle supérieure sont ceux qui dépensent le plus pour la culture (66% de plus que la moyenne en 2017)", écrit-elle. Les plus faibles budgets culture se trouvent, en montant, chez les inactifs non retraités, mais en pourcentage chez les agriculteurs et les ouvriers.