L’Observatoire des podcasts prend (un peu) forme
Dans la droite ligne de l’annonce faite début 2022 par le ministère de la Culture sur la création d’un Observatoire des podcasts, une première réunion plénière s’est déroulée le 14 octobre dernier sous l’égide de l’ARCOM et de la Direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC), grands ordonnateurs et co-pilotes du futur état de lieux d’un secteur en effervescence.
En présence de sociétés concernées, interprofession et autres syndicats*, les échanges ont permis de dresser, d’abord, un certain nombre de constats, selon un document interne que s’est procuré CB News. Ainsi, si le secteur du podcast est en pleine croissance, il n’en reste pas moins que les études dédiées sont « parcellaires », principalement liées aux usages, alors que peu de données sont partagées sur l’offre ou l’économie du secteur d’où une « difficulté à rendre compte de son foisonnement », a pointé cette réunion plénière. De même, relève-t-elle, l’écosystème est complexe, en construction et en mutation rapide, le plus souvent « dispersé entre de nombreux acteurs au profils très différents, aux interactions de diverses natures et qui se positionnent parfois sur plusieurs activités ». D’où la nécessité de la mise en place de cet Observatoire des podcasts qui s’inscrit dans la succession de travaux et réflexions autour du format discutés dès 2019 avec des auditions menées par le CSA (aujourd’hui ARCOM) puis suivi par un rapport de l’IGAC (Inspection générale des affaires culturelles) en 2020 qui prônait la mise en place d’un observatoire économique du secteur ou encore les appels projets à destination des auteurs de podcasts portés par le ministère de la Culture en 2021 et 2022.
Des objectifs affichés et des périmètres à définir
Mais un Observatoire des podcasts pour quels objectifs ? La réunion plénière en a distingué trois. Celui-ci se veut en effet un « lieu d’échange » régulier entre les acteurs du secteur et les pouvoirs publics afin de développer un « outil de suivi » unique de l’activité du podcast, visant à notamment à compléter les données existantes et à en produire de nouvelles afin « d’alimenter les réflexions sur le secteur ». Enfin, troisième objectif : « obtenir une vision globale et partagé » du secteur en publiant des résultats tout en les rendant accessibles. Mais nous n’en sommes pas encore là. La réunion du 14 octobre a dû en effet aborder l’épineux sujet du périmètre des podcasts à étudier qui ne sera, au final, que valider par des discussions entre d’un côté l’ARCOM et la DGMIC et, de l’autre, les acteurs du secteur dans le cadre d’un « comité élargi ». Au menu, faudra-t-il ou pas intégrer dans cette étude les podcasts vidéo, les podcasts à destination des salariés d’entreprise, les podcasts institutionnels ou encore les podcasts auto-produits par des particuliers de manière ponctuelles ?
Et le timing ? Tout dépend bien évidemment de l’avancée des travaux. Mais la réunion a décliné un cap en trois temps. Le « court terme » (octobre 2022-mars 2023) qui cartographiera le secteur et ses dynamiques tandis que le « moyen terme » (janvier-juin 2023) se voudra la synthèse des résultats et quantification en volume du marché alors que le « long terme » (mai-septembre 2023) sera la synthèse des résultats et la quantification en valeur du marché.
*: Les participants à la réunion plénière : Acast, Amazon, Apple Podcast, Arte radio, Ausha, le Bureau de la radio, NRJ, la CNRA (Confédération nationale des radios associatives), le GESTE, le syndicat des studios de production de podcasts indépendants (PIA), Radio France, Radioplayer, la SACD, la SCAM, le SIRTI, le SNRL (Syndicat national des radios libres), Spotify, le SRI (Syndicat des régies internet), Sybel, la SACEM.